Les prix des fruits et légumes ont connu une hausse importante cette dernière semaine du mois d'août. Le consommateur qui s'est réjoui, il y a quelque temps, de constater une légère baisse sur les étals des marchés s'est vite résigné. Un tour au niveau de quelques marchés de la ville d'Oran nous a permis de constater qu'après une accalmie de courte durée, les prix des fruits et légumes ont repris leur envol. En cette période c'est le paradoxe, même les produits de saison ont connu une hausse, malgré la production abondante. Samedi en fin d'après-midi, en plein mois d'août où la production est censée répondre à la demande, au marché de la rue Maupas au quartier El Makkari, ex-Saint Eugene, la tomate était cédée entre 80 et 100 dinars le kilo, selon le calibre et la qualité. La pomme de terre a augmenté d'une quinzaine de dinars et a de nouveau atteint la barre des 60 voire 65 dinars sur les marchés de détail. Si pour la tomate cette hausse est inexplicable, selon un mandataire, la hausse du prix de la pomme de terre est due à la période creuse de la production. L'essentiel de la consommation entre août et octobre provient de la production stockée entre mai et juillet. Celle-ci couvre la consommation jusqu'à l'arrivée sur le marché de la primeur de l'hiver. C'est donc la période la plus difficile de l'année, celle qui voit traditionnellement les prix flamber. Selon notre interlocuteur, «la première récolte de la pomme de terre primeur est attendue pour le mois de novembre, alors que la pomme de terre de la réelle saison (celle cultivée en été) sera récoltée vers la fin du mois de décembre». Pour les autres produits, l'oignon oscille entre 50 et 60 DA, alors que les carottes sont affichées à 70 et 80 DA. La laitue, très consommée durant cette période, est cédée à 200 DA, les haricots verts à 150 voire 200 DA, le poivron entre 120 et 140 dinars. Selon un commerçant ambulant installé au marché de la rue Maupas, «les producteurs et certains intermédiaires ont recours au stockage des produits dans les entrepôts frigorifiques. Et en cette période estivale où la demande est très importante, les spéculateurs saisissent l'occasion, surtout que certains producteurs qui n'ont pas de dépôt frigorifique ont perdu leurs récoltes à cause de la canicule de ce mois d'août ». Le consommateur ayant perdu ses repères saisonniers, s'est habitué aux variations brutales de prix. En l'absence d'une politique de régulation et de protection des consommateurs, les chefs de famille se retrouvent livrés à eux-mêmes. Les autorités semblent incapables de réguler le marché des fruits et légumes, laissant le consommateur livré à la seule loi ultralibérale de l'offre et de la demande. En effet, cette année est sans doute une année fort désagréable pour les ménagères, car les hausses de prix de certains produits agricoles ont commencé depuis le début d'année, en dépit d'une bonne production. D'autres hausses sont appréhendées par les ménagères à l'approche de l'Aïd El Adha.