est ce piédestal qui se construit, souvent, pendant de longues nuits, pour juste délivrer les âmes paisibles des flammes de ceux qui ne peuvent vivre loin des tracasseries et des drames. En effet, la paix demeure une œuvre d'art fragile. Elle se casse souvent sous la divergence des idées. Il est vrai, la paix est ce fruit rare et onéreux qui n'aime pas germer dans les sols où vivent les arrogants et les envieux. La paix n'est rien que ce bien-être et cette joie qu'on éprouve quand on sent que notre vie et celles de nos proches ne sont pas en danger. Il est regrettable d'entendre des gens souhaiter la guerre et la disette à leur cité. Comment peut-on oublier si vite les faux barrages et les têtes qui jonchaient les trottoirs? Comment peut-on oublier les bombes et les tueries des innocents? Nous avons vécu une expérience unique qui devrait nous instruire sur ce qui nous attend si nous perdons notre paix et notre unité. Il faut savoir que notre pays l'Algérie vit de nos jours une situation critique. Les prix du pétrole sont en chute libre et notre économie peine à redresser la barre des importations. Nous n' avons pas su gérer cette aubaine. Notre avenir est flou. Nous avons appris de mauvaises habitudes à nos enfants. On ne forme plus de maçon, de menuisier, de plombier et d'ouvrier agricole. Les jeunes ont déserté les terres agricoles et les métiers manuels n'attirent plus les adolescents. On veut être médecin, pharmacien ou ingénieur. On n'aime plus l'air pur des campagnes. Ce sont les grandes villes qui attirent plus et qui fascinent les têtes. Nos jeunes n'ont plus l'amour de la Patrie, ni celui du Travail. Un nouveau langage circule et avec lui nos cités ont perdu les traditions et les coutumes. Les responsables et les parents ont contribué, d'une façon indirecte, à ce malaise qui nous menace de nouveau. On parle du retour à l'endettement. C'est le retour au point zéro. On a rien tiré des années passées. Nous commettons les mêmes erreurs. Nous n'avons pas appris la leçon du non gaspillage. Les responsables ne disent pas la vérité et les citoyens ont cessé de croire au père Noël. Nous sommes les nouveaux égarés qui ne savent plus où aller. Nous avons des écoles et des universités, mais nous n'avons pas du travail pour tous les nouveaux licenciés qui sortent, chaque année. Tout marche avec la « baraka». On a l'impression qu'il n y a pas de planification. L'Algérie a dépensé tant d'argent pour son autoroute qui ne lui rapporte rien. Le secteur du Tourisme est aussi mort que ses responsables. L'Agriculture ne produit même pas la moitié des besoins. Nos entreprises n'ont pas la taille pour concurrencer les autres marques. Nous avons raté le départ de 1962. Nous sommes les aveugles qui tâtonnent sans guide. Nous sommes tous responsables de ce qui nous arrive. Le moment est venu pour la solidarité qui donnera un nouveau souffle à notre si belle cité. Le moment est venu pour revoir nos plans et nos feuilles de route. Le moment est venu pour la vraie réconciliation de tous les habitants de la cité qui vivent dans l'isolement et la cécité. Le moment est venu, pour nous, de quitter la fuite des regards et de cette position du dos à dos. Le moment est venu pour le dialogue et la discussion. Il faut qu'il ait des débats et des réunions de hauts niveaux. L'Algérie est la terre des miracles. Rien ne doit nous faire peur. Nous avons vu tant de choses atroces et nous savons que la paix doit avoir un socle solide qui la protège des aléas du temps. Nous savons que les Algériens ont toujours gardé le sens de l'aide et de la solidarité. Et oui, notre race est unique au monde. Nous sommes les descendants des hommes braves et libres. Nous sommes les mioches qui n'ont pas peur de reprendre les pioches et d'aller creuser les roches pour faire jaillir l'eau qui chassera tous les maux. Ne jamais oublier que nous sommes les enfants des gens honnêtes et heureux. Notre république a besoin de nos services et c'est le moment de serrer les coudes. Notre Algérie a besoin des efforts et de la compréhension de tous les citoyens. Chacun, dans son secteur. Nous aurons à faire face là où des fous vont tenter de semer le doute et la panique dans les esprits. Notre tâche est de barrer la route à tous ces faux héros qui vont essayer de nous induire en erreur. Notre paix a été payée chère. Nous avons perdu assez de temps à nous accuser. Le moment est pour la conjugaison des efforts de tous les occupants de la cité. Nous avons une histoire riche. Nous avons connu des moments noirs et rien ne doit troubler notre esprit. Une gestion rigoureuse s'impose et elle doit nous ouvrir les portes de la liesse et de l'allégresse. Pour finir, nous dirons que la paix est notre seul atout qui garantira la survie de notre cité. Mais il faut savoir, aussi, que la paix se nourrit de la sueur et du dévouement de tous les occupants de la cité. Et oui, si nos frères et sœurs aînés avaient répondu présents à l'appel du FLN, en 1954, c'est à nous, maintenant, de mettre la main dans la main pour sauver notre pays de la dérive. Nous n'avons pas une autre alternative. Nous sommes tous invités à solidifier ce piédestal de la paix qui va nous permettre une sortie honorable de cette crise économique qui dramatise le burlesque et le comique.