Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a réagi, hier, lors de sa visite à Oran sur le classement de l'université algérienne parmi les universités mondiales en déclarant que « ce classement ne nous concerne pas, car il est basé sur des critères que nous ne reconnaissons pas et dissimule des arrières-pensées politiques». Pour le ministre, « l'université algérienne se porte bien et continue à s'améliorer progressivement ». « C'est vrai », dira-t-il lors de la cérémonie de sortie de la première promotion des ingénieurs à l'université polytechnique (EPO), que « certaines gens et certains médias ont porté atteinte à l'université sans le vouloir. Mais je dois dire que l'université algérienne dans l'actuel système n'est pas dans un mauvais classement comme il a été rapporté, pour la simple raison que le nombre des universités concernées par ce classement au niveau mondial est de 24.000. Certaines de nos universités figurent parmi les 2.000 universités classées. Est-ce que ce classement parmi les 2.000 sur les 24.000 représente un mauvais classement, sachant qu'il y a d'autres universités algériennes classées parmi les 3.000 et 4.000 universités ». Plus rassurant, M.Hadjar ajoute : « Il y a une amélioration continue et ce classement ne nous concerne pas ». Le ministre avoue que « les moyens utilisés pour bénéficier d'un bon classement nous les connaissons mais nous ne voulons pas les utiliser pour ne pas tomber dans la tricherie. Nous savons que certaines universités ramènent des enseignants d'autres universités rien que pour avoir un bon classement ». C'est le message qu'il a voulu faire passer pour répondre aux critiques sur le classement de l'université algérienne. Sur la rentrée universitaire, le ministre s'est montré confiant quant à une année calme et sereine au moment où le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) menace d'une rentrée mouvementée et remet sur le tapis les problèmes qui gangrènent le secteur. Le ministre a annoncé la création prochaine d'un nouvel organisme au ministère. C'est la commission de coordination et de consultation qui regroupera les représentants du ministère, des organisations syndicales et estudiantines pour discuter des problèmes de l'université et des projets à réaliser. Pour ce faire, le ministère a programmé des rencontres bilatérales avec les membres de cette commission pour la fin du mois en cours dans le but de discuter de tous les moyens à mettre en place avant l'installation de cette commission. Lors de cette visite à Oran, M.Hadjar est revenu sur les cours du soir à l'université en soulignant qu'il est souhaitable de prolonger les cours à l'université jusqu'à 18 ou 19 h si cela est nécessaire. « Avec le nombre d'étudiants enregistré, il est possible pour chaque université qui en ressent le besoin, de prolonger les horaires. Entre 16h et 18h, ce temps peut être exploité pour avancer dans les cours ». « Nous nous rappelons, dira-t-il, que dans les années 70, le nombre d'étudiants était très réduit et pourtant l'université restait ouverte jusqu'à 22h. Pourquoi pas maintenant où le nombre d'étudiants a considérablement augmenté ». Enchaînant ensuite sur la loi sur la recherche scientifique, le ministre a annoncé que ce projet sera examiné prochainement au Parlement soulignant que « l'enseignant universitaire doit être un chercheur. C'est le seul fonctionnaire qui ne peut pas prétendre à des promotions s'il n'a pas le statut de chercheur ». Il a également annoncé l'organisation, la fin de l'année, d'une conférence nationale sur le système LMD.