L'université ne doit plus former des chômeurs en puissance L'Université algérienne se doit d'intégrer le tissu économique et industriel. L'importance du rôle de l'Université algérienne au sein de son environnement économique a été soulignée hier à Oran par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. «L'objectif majeur assigné à l'université est de s'intégrer davantage dans le tissu économique et industriel environnant», a souligné le ministre lors de sa visite de travail dans la wilaya en cette journée de la rentrée universitaire en Algérie 2015/2016. «Les établissements d'enseignement supérieur doivent évoluer en adéquation avec les besoins exprimés à l'échelle locale par le secteur économique» a indiqué Hadjar qui présidait la cérémonie de sortie de la première promotion d'ingénieurs issus de l'Ecole nationale polytechnique d'Oran (Enpo) qualifiée d'établissement «exemplaire» pour avoir réalisé plusieurs actions de partenariat avec des entreprises locales. L'Enpo, a-t-il relevé, a également créé de nouvelles spécialités en rapport avec les attentes de l'industrie locale en prenant part au développement économique et au marché de l'emploi avec le placement de ses diplômés. Il a également évoqué des mesures allant dans le sens de la promotion du rôle de proximité de l'université, dont la loi à venir portant orientation de la recherche scientifique. Au cours de sa visite, le ministre a aussi procédé à la pose de la première pierre du futur Centre de recherche et d'études sur les villes, relevant de l'université d'Oran 2 Mohamed-Benahmed, qui se situe à la sortie Est d'Oran. Selon les explications données par les responsables de l'opération, cet établissement comportera des axes de recherche liés, entre autres, à la gestion urbaine, aux risques naturels et industriels, à la numérisation et aux technologies de l'information et de la communication. Le ministre s'est enquis de l'avancement de différents projets en cours de réalisation, dont une importante résidence universitaire totalisant 20.000 lits qui accueilleront également les athlètes des Jeux méditerranéens prévus en 2021 à Oran. Hadjar a ensuite inspecté les chantiers de réalisation de trois facultés: celle des sciences de la nature et de la vie (3000 places pédagogiques), des sciences islamiques (3000 places) et des langues étrangères (5000 places), ainsi que la future bibliothèque centrale. Le ministre avait entamé sa visite au nouveau lycée Chahid Bettiche Noureddine de 1300 places, situé à Sidi El-Bachir, dans la daïra de Bir El-Djir où le cours inaugural de la nouvelle année scolaire a été consacré au thème de la Solidarité nationale. Par ailleurs, pour réussir cette rentrée, une série de mesures ont été prises. Parmi elles, on relève le renforcement des structures universitaires et les services en faveur de plus d'un million et demi d'étudiants. Dans un entretien accordé samedi à l'APS, Hadjar a précisé que le nombre sans précédent de bacheliers cette année (363.141) a amené le secteur à prendre en charge la réception de nouvelles structures offrant 76.000 nouvelles places pédagogiques et 50.000 lits supplémentaires. Plus de 3000 enseignants universitaires ont également été recrutés, portant leur nombre total à plus de 54.000, soit un enseignant pour 22 étudiants, conformément aux normes internationales établies, a-t-il ajouté. Concernant le prolongement des horaires pédagogiques pour faire face à la pression relevée dans certains établissements universitaires, le ministre a indiqué qu'il s'agissait d'une simple proposition qui sera appliquée dans quelques universités et «non une décision contraignante pour tous les établissements universitaires». S'agissant de la surcharge des chambres universitaires, le ministre s'est engagé à régler le problème «incessamment». A propos de la conférence nationale d'évaluation du système L.M.D, prévue avant la fin de l'année, Hadjar a précisé que le but de ce rendez-vous est d'améliorer le rendement de ce système en cernant ses avantages et en remédiant à ses lacunes. La conférence vise également à «consolider» la relation entre l'université et la société en associant la sphère économique et le patronat, a-t-il ajouté. Les rencontres avec les syndicats du secteur et les organisations estudiantines agréées visent à réunir un climat social serein dans le cadre d'un dialogue constructif pour la prise en charge des attentes et préoccupations exprimées, a soutenu Hadjar. Il a également affirmé que deux commissions de coordination et de concertation seront mises en place: l'une concernera les enseignants, les chercheurs et les travailleurs du secteur et la seconde les étudiants. Pour ce qui est de l'activité de la commission chargée de la carrière professionnelle des enseignants, le ministre a fait savoir que les consultations seront parachevées pour dégager une mouture finale des statuts de l'enseignant. S'agissant de l'Académie des sciences et des technologies, Hadjar a assuré que le ministère s'attelait à trouver un siège à cet organisme qui sera «prochainement» installé en complétant ses membres afin d'atteindre 200 adhérents. Le ministère compte aussi créer deux autres académies, l'une consacrée aux sciences médicales et l'autre aux lettres, langues et arts, ainsi qu'une instance dédiée à l'astronomie et un institut international de mathématiques, a encore fait savoir Hadjar.