Les travaux de la 3e session du Congrès international sur la paix et la sécurité en Afrique s'ouvre aujourd'hui à Oran. Fait notable à la veille de ce rendez-vous continental de haut rang: à J-1 du coup d'envoi, la communication institutionnelle brille par son absence. Aucune information, ne serait-ce que par le biais d'un bref communiqué, n'était disponible. Ni localement, c'est-à-dire à l'échelle de la wilaya d'Oran qui abrite cet évènement, ni au niveau central (le ministère des AE ou le Premier ministère). Des instructions venant d'en haut ont imposé un vrai black-out, pour le moins incompréhensible, sur les canaux communicationnels «locaux», qui d'habitude mettent au parfum, à temps, l'opinion publique - par voie de presse - sur les évènements d'ampleur nationale, régionale ou internationale. A défaut, donc, il fallait procéder par «recoupements» pour constituer une sorte de «fiche technique» de ce congrès international, qui s'étalera sur trois jours, de dimanche à mardi, à l'hôtel Méridien. Des assises entre ministres des AE africains sur le double thème de la sécurité et de la paix dans le continent noir, qui en sont à leur troisième édition. C'était d'ailleurs à la clôture des travaux de la 2e session, abritée par Oran à la mi-décembre 2014, que le ministre des AE et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé la décision consensuelle d'organiser l'édition 2015 dans cette même ville algérienne. La rencontre, qui regroupera nombre de ministres des Affaires étrangères du continent, des experts et des représentants d'organisations africaines et onusiennes, traitera d'un ensemble de sujets et de thématiques liés à la sécurité ainsi qu'à l'évaluation des actions menées dans ce sens. Ce rendez-vous continental annuel, que les pays africains veulent inscrire durablement dans l'agenda international, n'est toutefois pas figé dans un ordre du jour «rigide et restreint», mais se veut plutôt un espace interactif sur «les questions stratégiques et de défense, le développement, les échanges et les contacts directs entre les acteurs concernés ainsi que l'approfondissement du dialogue stratégique entre les Africains et leurs partenaires internationaux». Il traduit en fait la volonté des Africains de se mobiliser pour la paix et la sécurité dans le continent noir. En somme, faire surtout en sorte que «la résolution des problèmes africains passe par des solutions africaines». Des représentants des structures onusiennes auprès de l'Union Africaine (UA), parmi lesquelles le Commissariat de l'UA à la paix et à la sécurité, l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), entre autres agences onusiennes, devront prendre part à ce congrès, qui sera présidé par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, aux côtés du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Une rencontre qui sera également, souligne-t-on, une occasion pour évaluer la mise en œuvre des recommandations adoptées, allant dans le sens du renforcement des capacités des actions continentales pour mieux défendre les intérêts de l'Afrique au niveau de l'ONU et de son Conseil de sécurité. Il est utile de rappeler, à ce propos, que parmi les recommandations du Congrès d'Oran 2014 sur la paix et la sécurité en Afrique, l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançon dans le cadre d'une stratégie internationale visant à assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux, l'adaptation des outils et la mise à niveau des capacités nationales dans le processus de consolidation de la paix et la sécurité en Afrique. Aussi, le congrès de demain se veut une (autre) tribune internationale pour les Etats africains dans leur quête «logique légitime» de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations unies.