La criminalité urbaine épouse des formes d'épouvante. Les agressions suivies de vols, sous la menace d'armes blanches, devenues des faits divers presque anodins, ne paient plus de mine car, aujourd'hui, les évènements évoluent à une vitesse grand «V» vers le pire. La victime d'une récente agression, en plein centre-ville de Constantine, dont le scénario est tiré d'un film d'horreur, témoigne à ce propos d'une déviation très dangereuse de la petite criminalité qui, ne se contentant plus de petits larcins habituels, recourt à des procédés mafieux, inhumains, ceux-là initiés par les gangs du crime organisé. Un jeune homme a été agressé par deux malfrats, au courant de la semaine écoulée, dans les ruelles étroites de la vieille ville (Souika), ses deux portables lui furent soutirés par ses assaillants, puis il sera conduit sous la menace d'une arme blanche dans un endroit isolé à l'intérieur d'une maison «abandonnée» (dont les occupants ont été certainement relogés). «Là, il sera violemment battu, on lui fera subir les pires sévices corporels », signale un communiqué de la cellule des relations publiques de la sûreté de wilaya. Ajoutant dans ce sillage que «toutes les scènes de torture ont été filmées avec son propre téléphone portable». Bien sûr, avant de le relâcher, on menacera de diffuser «le film d'horreur» si jamais l'idée lui venait de parler de ce sujet à quiconque. Mais, la victime ne manquera pas de déposer une plainte au niveau de la 15e sûreté urbaine. Immédiatement, les services de sécurité déclenchent une enquête pour identifier les criminels, avant de prendre d'assaut l'endroit où a été torturée la victime. Les deux mis en cause seront arrêtés à l'intérieur de cette demeure abandonnée et l'on trouvera en leur possession les deux portables subtilisés à la victime. Après consultation des fichiers vidéo de l'un des deux portables, les policiers ont trouvé l'enregistrement des scènes de torture qu'ils ont fait subir à la victime. Les investigations permettront de neutraliser, dans le cadre de cette opération, un gang de 6 individus âgés entre 15 et 24 ans, dont trois jeunes filles. «A l'issue des procédures pénales, les présumés coupables ont été présentés devant le parquet local sous les lourdes charges d'association de malfaiteurs, torture, vol sous la menace d'arme blanche et enregistrement vidéo dans le but de faire du chantage à la victime», indique le communiqué de la cellule des relations publiques.