Le Centre universitaire de Naâma, Salhi Ahmed a abrité les 3 et 4 mai en cours le 3e colloque national en didactique des langues étrangères sous le thème «Formation en langues étrangères : Qu'est-ce qui doit changer ? Pour quelles perspectives socioprofessionnelles ?». Après l'allocution d'ouverture, le chef de département des Langues Etrangères, Dr Remmas Baghdad a insisté sur l'importance de la maîtrise des langues étrangères et la plus value qu'elles représentent et, par conséquence, sur la nécessité de l'adaptabilité des curricula (notamment en langues étrangères) aux perspectives professionnelles de chaque région. «Ce colloque a été initié parce que les failles sont réelles et perceptibles et que notre offre d'enseignement devient obsolète. Nous n'avons plus d'autre alternative. On doit y remédier», a-t-il déclaré en guise d'inauguration des travaux de ce colloque. Le directeur du Centre universitaire, le Pr Maârouf Abderezzak, quant à lui, a dressé un état des lieux sur la formation en langues étrangères, pointant du doigt les carences qu'elle connaît, sans euphémisme aucun : «Il est nécessaire de mettre en place un ensemble d'actions synchronisées pour réfléchir et revoir nos enseignements. Pour ce faire, les spécialistes y sont conviés, nous les soutenons et mettrons à leur disposition tous les moyens, même les plus innovateurs». Cette rencontre qui a regroupé des enseignants des universités de Naâma, Tlemcen, Mostaganem, Oran et Chlef a été un véritable lieu d'échanges d'expériences et de réflexions sur l'adaptation des curricula aux besoins professionnels en matière de langues étrangères. «Le besoin en formation des langues étrangères doit être actualisé et correspondre à des réalités socioprofessionnelles. Le rôle de la didactique est ici essentiel, car il permet de rationnaliser ce besoin et le transformer en offre. Il s'agit de savoir comment concevoir une formation en langues étrangères qui soit rentable» avance le Pr Saâdane Braïk. Il y a donc un travail indispensable qui doit être réalisé en amont, intégrant les différents stades de la conception (connaissance du terrain, analyse des besoins, mesure des écarts, détermination des objectifs). La nouveauté dans cette rencontre scientifique est, sans doute, la présence du directeur de la Chambre de commerce, représentant du secteur économique de la wilaya. Par sa présence, il se place en véritable partenaire de l'université et confirme la volonté de s'impliquer dans la formation «professionnalisante» en identifiant les attentes des entrepreneurs, leurs besoins spécifiques en langues étrangères : l'entreprise devient le maître d'ouvrage de la formation en langues et l'université le maître d'œuvre dont le projet consistera à mettre sur pied un projet «sur mesure» à travers une ingénierie adaptée à cette commande spécifique. Toutes les interventions convergent vers une même conclusion qui deviendra sans doute le point de départ de nouveaux chantiers : Le curriculum doit s'inscrire dans des cultures des compétences en rapport avec des contextes économiques, socioprofessionnels déterminés, dans le respect d'un bon rapport coût-efficacité du système.