«Ne voir la problématique de la congestion que sous l'angle des projets routiers structurants, à l'image du 5e périphérique, la pénétrante du port, la liaison autoroutière RN2/corniche supérieure, cela tient d'une approche simpliste. Il faut aussi mettre à niveau le réseau routier intra-muros. Résorber les points noirs en ville, c'est une priorité». Avant-hier, dimanche, sur l'axe reliant la place Corte au rondpoint des Castors, à hauteur du chantier de dédoublement du 2e périphérique (quartier de Bastié), le wali n'a fait que rappeler un principe fondamental de l'apaisement de la circulation urbaine. Créer un réseau interconnecté de périphs et de boucles de contournement tout en désencombrant en même temps le noyau (le centre-ville), cela va de soi et il n'est pas besoin de sortir de l'Ecole Ponts Paris Tech pour le comprendre. C'est une question de bon sens, avant tout. Pourtant, à Oran, la prise de conscience par rapport à ce fondamental est bien récente. A quelques rares exceptions près, on ne faisait jusque-là que changer la peau bitumeuse usée, au gré des opérations de tout genre, sans reconfigurer le profil routier pour le réadapter, le requalifier ou seulement le décongestionner un tant soit peu. Logique inversée: au lieu que les constructions respectent la voie publique, c'est celle-ci qui devait respecter les constructions, y compris les garages de mécanos, vulcanisateurs et tôliers débordant sur la chaussée, comme c'était le cas sur le carrefour de Bastié, transformé en gros atelier auto à ciel ouvert. Les exemples de pareille aberration sont légion en ville. Seuls les détails locaux changent: parfois il s'agit de grossistes d'agroalimentaire qui imposent leur envie expansionniste sur la route, parfois les restaurants spécialité poisson, d'autrefois le marché informel, le camp de baraquement ou toutes sortes d'extensions, etc. QUAND CHACUN VEUT SA ROUTE A LUI Bref, la route suit au lieu de faire suivre, subit au lieu de faire subir, jusqu'à se sacrifier entièrement et disparaître du décor, par tronçon. Scène illustrative de cette logique intervertie de la relation «voie publique/riverains», où on en est arrivé, par ces temps qui courent, au point que chaque habitant, commerçant ou gardien de parking veut que le circuit de la route soit au gré et au goût des spécificités propres à l'accès de son chez-soi: pendant que le chef de l'Exécutif supervisait le chantier de l'extension du 2e périphérique au quartier de Bastié, chaque fois un riverain se présentait à lui, qui pour lui demander la création d'un passage ici, qui pour suggérer une rue traversière là, qui pour défaire le terre-plein là-bas pour aménager un raccourci pour lui et ses voisins Aux demandes, plutôt capricieuses, des uns et des autres, le wali s'est efforcé de réitérer le même motif de rejet, à savoir que c'était impossible pour des raisons liées à la circulation sur cet axe en double voie. Par ailleurs, un ultimatum d'une semaine a été accordé dimanche par le wali d'Oran pour achever les travaux d'élargissement de cette partie du 2e boulevard périphérique au niveau du quartier Bastié, secteur urbain Ibn Sina. «Certaines artères doivent être élargies et des travaux de dédoublement de la voie sont entrepris pour régler les problèmes de circulation à l'intérieur de la ville. Cependant, les chantiers occasionnent des nuisances, surtout en été. Pour cela, il faut activer le rythme des travaux», a déclaré le wali lors de son inspection du chantier, tout en insistant sur la qualité des travaux. 10 VOIES CONCERNEES PAR L'ELARGISSEMENT Les travaux d'élargissement et de dédoublement de la voie de ce boulevard pour un coût de 50 millions DA ont été entamés le 10 janvier 2016. Ils comprennent également la construction d'un terre-plein séparant les deux nouvelles voies et le revêtement des trottoirs et de la chaussée. Les travaux ont également permis l'alignement de la voie sur le reste du 2e boulevard périphérique, et ce en délocalisant certains commerces. En effet, sept locaux commerciaux, notamment de mécaniciens et de vulcanisateurs, ont été délocalisés vers de nouveaux situés au niveau du stade des Castors. Les travaux d'élargissement de la voie sont chapeautés par la commune d'Oran dans le cadre d'un projet d'élargissement de certaines artères de la ville d'Oran connues pour être des points noirs de la circulation. Au total, il existe 10 voies concernées par des travaux d'élargissement à travers la ville, a fait savoir le maire d'Oran, Noureddine Boukhatem, parmi lesquelles: l'avenue d'Arcole, le boulevard Viviani et le quartier de Carteaux.