Y a-t-il un lien de cause à effet entre les taux de réussite au baccalauréat et d'échec en première année universitaire ? La réponse est dans le constat implacable et froid des chiffres puisque le taux de redoublement en première année universitaire varie dans certaines spécialités, les sciences technologiques en tête, entre 50% et 60% à en croire les conclusions du secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, Mohamed Salah Eddine Seddiki. Alors que les préinscriptions ont débuté hier pour les nouveaux bacheliers, on impute ces échecs à «la mauvaise orientation». L'explication se défend puisqu'en apparence le choix premier du bachelier est souvent malencontreux si on se fie à ces statistiques qui ne disent pourtant pas combien d'étudiants de première année changent de filière, l'échec consommé. Si pour les pouvoirs publics l'orientation est souvent responsable de cette situation, il ne faut pas exclure la politique même de notre système éducatif qui a conduit les étudiants à leurs véritables limites une fois le bachot en poche. La nature même du baccalauréat et le système LMD sont également mis en cause par nombre de spécialistes dans cet échec assumé et consommé. D'où cette urgence à repenser en profondeur un examen plus inhibiteur que véritable baromètre du niveau de l'élève. La refonte du bac reste un énorme chantier, en marge de sa durée et des matières d'examen le composant, et doit répondre à des exigences d'excellence et non plus de comptabilité populiste. Au département de Hadjar, on estime que le bac ne reflète pas le savoir acquis durant le cursus scolaire, mettant le doigt sur les mauvais choix des lauréats en se basant sur la moyenne des notes des matières essentielles. Les pouvoirs publics, conscients de ce grand écart entre le bac et la première année universitaire, cherchent à «améliorer le système d'évaluation du baccalauréat partant d'une vision globale du système des examens nationaux et officiels». Comprendre par là que la décantation doit se faire au niveau du bac et pour cela sa refonte convoque une réflexion sur sa nouvelle conception. On évoque le renouvellement des méthodes d'élaboration des examens ainsi que le renforcement de la formation des formateurs spécialisés dans la préparation de ces mêmes examens comme premiers pas de cette réforme qui vise à améliorer les compétences des bacheliers et renforcer leurs connaissances. Trop flou comme explication pour convaincre élèves et parents qui restent sceptiques. Alors à quand des éclaircissements accessibles aux profanes !