Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Abdelmadjid Tebboune sait vanter les mérites du programme de Logements promotionnels publics (LPP), au centre d'une vive polémique sur leur prix de cession, ces derniers jours. Le ministre a indiqué, samedi à Bou Ismail, lors d'une cérémonie de distribution de 245 logements LPP, à leurs bénéficiaires, organisée pour attirer, encore plus, de souscripteurs pour cette formule jugée onéreuse, que «cette occasion revêt une grande importance pour les autorités publiques, notamment pour le président de la République Abdelaziz Bouteflika, en ce sens que la formule LPP répond à la demande des cadres algériens qui étaient exclus auparavant de tous les programmes de logements». «Le logement similaire au logement LPP vaut trois fois le prix de ce dernier sur le marché parallèle», a expliqué le ministre. M. Tebboune, qui avait refusé de recevoir des souscripteurs, la semaine dernière, rassemblés devant le siège du ministère, a affirmé que cette remise des clés, des premiers logements LPP, est une réponse «cinglante à tous ceux qui ne croyaient pas en cette formule.» Plus précis, il a dit que «cette opération de remise des clés battra en brèche les allégations de certaines parties qui tentent de remettre en cause le sérieux du programme», avant de pointer du doigt «un ou deux quotidiens, influencés par les rumeurs concernant le mouvement de protestation qui n'a touché qu'une quarantaine d'individus». Des souscripteurs au programme LPP s'étaient rassemblés, la semaine dernière, rue Didouche Mourad, à Alger, devant le siège du ministère de l'Habitat, pour protester contre certaines dispositions de ce programme locatif, qu'ils jugent onéreux, notamment le prix du m2 (95.000 DA) et le taux d'intérêt appliqué par les banques pour ceux qui ont sollicité des prêts. A Bousmail, le ministre a rappelé, dans une sorte de réponse, à ces souscripteurs que le programme de logements Locatifs promotionnels publics (LPP), consiste en une formule commerciale subventionnée par l'Etat, qui se charge de fournir les assiettes foncières à des prix symboliques et d'aménager les sites et logements, à la charge du Trésor et au profit des cadres dont les revenus oscillent entre 108.000 DA et 205.000 DA. Et, ajoute t-il, «le logement similaire au logement LPP vaut trois fois le prix de ce dernier, sur le marché parallèle». Mais, dans la wilaya de Tipaza, les logements haut standing, avec une climatisation centralisée, réalisés n'ont pas, tous, trouvé preneur. M. Tebboune a ainsi parlé d'une offre supérieure à la demande, dans cette wilaya, ce qui l'a amené à donner des instructions aux responsables de l'ENPI de reconduire l'opération de souscription afin de combler le déficit. Dans la wilaya de Tipaza, il n'y a eu, en effet, que 1.000 demandes sur un programme de réalisation de 1.721 logements, construits à Tipaza, Bousmaïl et Koléa. Sur le volet du crédit bancaire, une des questions soulevées par certains souscripteurs, le ministre de l'Habitat a indiqué que le recours au crédit bancaire n'est pas exclusif au CPA, avant de clarifier les choses: «l' accord passé avec le CPA visait à faciliter les procédures». Dans les faits, un peu plus de 29.000 souscripteurs au programme LPP ont déjà payé la 2ème tranche du prix du logement, selon le ministère de la l'Habitat. Sur 30.586 souscripteurs ayant retiré leurs ordres de versement, 29.551 ont payé la 2ème tranche du prix du logement, précise un bilan de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) qui supervise le programme LPP. Le gouvernement avait annoncé un programme de réalisation de 150.000 logements pour la classe moyenne, celle qui ne peut prétendre ni au logement social, ni à celui de la location-vente (AADl). Mais, selon de précédentes déclarations de son DG, l'ENPI n'a enregistré que moins de 50.000 demandes. «Il n'y a pas eu tellement d'engouement des citoyens», estime-t-il, indiquant que le financement de ce programme LPP a été réalisé avec un tour de table de plusieurs banques de la place, avec le CPA comme chef de file. «Nous sommes, à peine, à 49.000 dossiers déposés, dans certaines wilayas, il n'y a même pas eu de dossier de demande, comme Tamanrasset, Tindouf ou Naâma».