Au cours de la mise en service du réservoir de Bir Salem (5.000 m3), le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, M. Abdelkader Ouali, en visite dans la wilaya de Tébessa, a déclaré: "Comment se fait-il qu'une opération d'adduction a traîné depuis trois ans, alors que des habitants des hauteurs du chef-lieu n'ont pas d'eau ? C'est un comportement à bannir, nous sommes un service public, je ne veux plus de cette dichotomie ". Faisant ainsi allusion au dysfonctionnement et au manque de coordination entre différents intervenants dans le secteur. Et d'ajouter: "Ce n'est pas un problème de moyens, mais c'est celui de gestion ". Dans sa première halte, le ministre s'est rendu à Aïn Zarroug pour inspecter la conduite de transfert du barrage d'Aïn Dalia (w. Souk Ahras), sur une distance de 37 km, projet réalisé dans l'optique de renforcer en AEP la wilaya de Tébessa, avec un apport supplémentaire de 5.000 m3/jour, pour atteindre actuellement 28.000 m3/jour. Un projet qui a bénéficié d'un montant de 650 millions DA. Par la suite, M. Aek Ouali a inspecté un autre projet d'importance de son secteur, à savoir la station d'épuration des eaux usées, en cours de réalisation sur une superficie de 19 ha et avec un volume de traitement journalier de 48.000 m3, soit un équivalent de 300.000 habitants, une enveloppe financière de plus de 2,60 milliards DA a été allouée à cette réalisation qui, selon ses responsables, aura un impact socio-économique, création de postes d'emploi, protection de l'environnement, exploitation des eaux traitées dans l'agriculture. L'autre ouvrage hydraulique visité par le ministre était le barrage en construction d'Oued Mellague, situé au nord de la wilaya de Tébessa, à la limite administrative de sa voisine de Souk Ahras. Là également, M. Ouali Aek a mis l'accent sur l'importance de ce barrage, en mettant en exergue des priorités, l'alimentation en eau potable pour certaines localités dont le chef-lieu de la wilaya, l'approvisionnement d'autres secteurs d'activité, notamment le futur complexe industriel de transformation de phosphate, prévu à El Aouinet et Oued Kebbarit. Selon le diagnostic dressé par les services de l'agence de l'ADE de Tébessa, la commune de Tébessa accuse à elle seule une insuffisance en AEP en 2016 de 24.000 m3/jour et que ce déficit atteindra en 2040 plus de 77.000 m3/jour. Ce que dénote la situation de précarité, voire d'urgence que connaîtra cette wilaya des Hauts-Plateaux, dans quelques années, si des solutions d'urgence ne seront pas trouvées. A signaler que la wilaya de Tébessa a 157 forages exploités pour la production de quelque 104.075 m3/jour d'eau potable et ce, à travers les 28 communes, pour une population globale de 722.000 habitants. Autrement dit, les eaux souterraines constituent encore l'essentiel de l'AEP consommée dans la wilaya de Tébessa. Et que l'apport des ressources hydriques de surface demeure limité. Enfin et au cours de sa visite de travail, le ministre a assisté à la mise en service des filtres de contrôle de la pollution, à l'usine de ciment d'Elma Labiod, puis s'est déplacé vers le barrage de Saf Saf. A. Ouali a pris connaissance du projet de l'étude du transfert de l'eau dudit barrage vers la localité de Bir El Ater où un sérieux problème d'AEP se pose à ses habitants contraints de s'approvisionner par des citernes achetées au prix fort. A vrai dire, la visite du premier responsable du secteur vient à point nommé, après celle effectuée dernièrement par une commission du même département, l'occasion de s'enquérir d'un secteur d'actualité, d'une wilaya sevrée de cette matière vitale qui est l'eau.