Le déficit en enseignants enregistré par le secteur de l'Education nationale revient encore au-devant de la scène à peine l'année scolaire entamée. Un phénomène devenu presque naturel du fait de l'absence d'écoles de formation d'enseignants d'une part, et d'autre part d'une scolarisation en nombre important de nouveaux élèves, ainsi que la réalisation de nouvelles infrastructures scolaires, qui requièrent, chaque année, toujours un recrutement équivalent de nouveaux enseignants pour occuper les postes créés dans cet expansion de la carte géographique scolaire. Une tendance confirmée par le directeur des Ressources humaines au ministère de l'Education nationale, Fayçal Fadhel, qui a annoncé, avant-hier, l'organisation d'un concours national pour le recrutement d'enseignants dans les matières de Physique et de Mathématiques, avant la fin de l'année scolaire en cours. Le manque d'enseignants dans d'autres matières existe également, mais on a pu régler la problématique qui se posait dans divers établissements grâce à la fameuse liste supplémentaire des candidats qui ont passé le concours de recrutement de 28.000 enseignants, lors de l'année scolaire écoulée. Seulement, même en recourant à cette liste de réserve, les deux filières de Physique et de Mathématiques n'étaient pas disponibles, d'où le recours à l'organisation d'un concours pour le recrutement d'enseignants de ces deux matières. «Faute de listes de réserve en ce qui concerne la Physique et les Mathématiques, un concours national sera organisé, avant la fin de l'année scolaire, pour le recrutement d'enseignants dans ces deux matières, ainsi que d'autres enseignants de langue amazighe, dans certaines wilayas accusant un déficit», a indiqué dans ce contexte M. Fadhel. Le recrutement dans ces deux matières concernera les cycles moyen et secondaire, a-t-il encore précisé. Quant à la date du concours, «elle n'a pas encore été fixée», souligne le même responsable. Mieux encore, la formule de la vacation, normalement «bannie» du secteur, revient hanter les classes de cours avec tout ce que cela pourrait entraîner comme problèmes, notamment celui lié à l'intégration, qui a fait couler beaucoup d'encre, l'an passé, lors de la marche des enseignants contractuels. Dans ce cadre, le chef de cabinet du ministère de l'Education nationale Abdelouahab Guellil a relevé la possibilité de recourir au recrutement des enseignants qui n'ont pas été admis au dernier concours pour combler le déficit enregistré dans certaines matières «comme vacataires durant l'année scolaire en cours» et ce, après épuisement de la liste nationale de réserve. Il s'agit, certes, d'une urgence, mais ce genre de contrat ne devrait plus exister dans le secteur de l'Education nationale, comme le revendique les syndicalistes du Cnapest. Selon le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, le déficit en enseignant est un problème qui a été soulevé à maintes reprises, l'an dernier on avait parlé, déjà, d'un déficit de plus de 50.000 enseignants alors que le ministère n'a prévu le recrutement que de 28.000, et la question reste encore posée, pourquoi s'être limité à ce nombre alors que le secteur nécessite plus, si on voulait vraiment ne plus parler de vacataires dans le secteur ? «La tutelle continue à gérer ce dossier dans l'urgence et sans se référer à des prévisions fondées sur des statistiques plausibles», estime-t-on à ce propos. En tout cas, le ministère de l'Education nationale avait décidé la prolongation du délai d'inscription des choix sur la plate-forme numérique mise en place à cet effet (http//tawdhif.education.dz) jusqu'à hier (23h59) et ce, dans le cadre de l'exploitation de la liste nationale de réserve. Le candidat pouvait y accéder grâce à son mot de passe pour s'enquérir de tous les postes vacants dans toutes les wilayas, en fonction de son grade de recrutement et de la matière enseignée afin de les insérer dans ses premiers choix (de la 1re wilaya souhaitée à la moins souhaitée). Les résultats ont été annoncés le 25 du même mois, et les concernés convoqués aux directions de l'Education dans lesquelles ils ont passé le concours pour le retrait des convocations de recrutement. Les concernés se rendront le 28 septembre à la direction à laquelle ils ont été affectés pour choisir leur établissement et devront rejoindre leur poste de travail le 29 septembre. Un timing franchement serré, doit-on en convenir. Sur un le registre du dépôt des dossiers de retraite et de retraite anticipée, M. Fadhel a indiqué que l'opération se poursuivra jusqu'au 31 octobre. La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit avait souligné, dans une déclaration à la presse, lors d'une rencontre avec les partenaires sociaux (syndicats du secteur et associations de parents d'élèves), à la veille de la rentrée scolaire 2016-2017, que le secteur de l'Education n'était pas concerné par la problématique de la retraite proportionnelle pour les années 2016 et 2017, au regard du dispositif calendaire et de l'agenda du secteur soumis à des dispositions spécifiques. Enfin, il y a lieu de noter que des départs massifs à la retraite sont prévus durant cette prochaine période, et cela va inexorablement creuser, plus profondément encore, le déficit d'enseignants dans le secteur.