La ministre de la Postes et des Technologies de l'information et de la communication Houda Imen Feraoun a affirmé que les détournements d'argent des bureaux de postes, tout autant que les préjudices subis par les clients d'Algérie Poste seraient en majorité dus à des erreurs. Elle a 'lavé'' jeudi de tous soupçons les agents des centaines de bureaux de poste du pays devant les sénateurs lors d'une session ordinaire. En réponse à une question d'un sénateur sur les détournements d'argent des bureaux de Poste, ou des retraits ou détournements de comptes de clients, elle a indiqué que «plus de 60% de ces opérations sont dues, selon les résultats de l'enquête, à des erreurs commises lors de la rédaction des chèques ou à la perte de ces derniers». Mais, elle n'a donné aucune précision sur cette enquête, ni pourquoi elle a été déclenchée. Mieux, elle a appelé à «ne pas imputer la responsabilité aux employés de l'entreprise». Le montant global des transactions financières annuelles effectuées par Algérie Poste est de 64.000 milliards de DA, a-t-elle précisé, rappelant qu'Algérie Poste 'est une entreprise de service public par excellence». Selon elle, 'les cas de détournement enregistrés ne représentent pas un taux important'', avant d'annoncer la création «d'un système d'alarme pour aviser les clients par téléphone de toutes les opérations de retrait, ce qui permettra de mettre fin à ces pratiques tout comme le centre de données inauguré récemment contribuera à «sécuriser les comptes contre le piratage et les détournements». L'entreprise est éclaboussée depuis plusieurs années par des cas de détournements d'argent, outre des opérations de virements aux dépens de clients, en particulier à travers les comptes CNEP de personnes âgées. Et les affaires de détournements se comptent par dizaines avec des montants astronomiques à travers le pays, autant dans les bureaux de postes des petits communes que dans les postes principales des grandes villes, comme Oran, Alger, Bordj Bou Arreridj, Bel Abbès. Il reste que la ministre est restée silencieuse sur les 40% de cas de détournements aux dépens d'Algérie Poste et de ses clients dont elle n'a expliqué ni les causes ni les auteurs. Pour améliorer ses services, Algérie Poste a lancé, selon la ministre, des sessions de formation au profit de ses employés notamment les directeurs des bureaux, et quelque 24 000 employés en bénéficieront d'ici à la fin 2018. Sur le dossier de l'utilisation de l'Internet à des fins pacifiques et pour lutter contre les réseaux terroristes et la cybercriminalité, Mme Feraoun a affirmé que l'Algérie plaide pour l'intégration d'une clause d'utilisation pacifique du Web et l'interdiction de son exploitation à des fins terroristes et de guerre. En fait, dans sa réponse à une question relative au retard qu'accuse l'Algérie dans l'adoption de la convention de l'Union africaine (UA) sur la cybercriminalité, elle a seulement répondu que «l'Algérie plaide dans le cadre de l'UA en faveur de l'interdiction de l'utilisation des technologies modernes de la communication dans des faits liés au terrorisme et à la guerre». Sans donner plus de précision sur le dossier de la cybercriminalité, elle a seulement rappelé que 'les pays africains doivent œuvrer à intégrer cette clause, avant de préciser que cette proposition sera soumise par l'Algérie lors de la présentation du projet de convention relative à la maîtrise du réseau Internet, au début de l'année prochaine à Adis Abeba. Et, en matière de commerce électronique, elle a annoncé que l'Algérie va proposer l'adoption d'une clause relative à la répartition équitable des recettes récoltées par les grandes sociétés qui pratiquent le commerce électronique. Pour elle, ces sociétés doivent s'acquitter d'impôts au profit des pays où elles réalisent des gains. Selon le rapport 2015 de la CNUCED (Organisation des Nations Unies pour le commerce et le développement), la valeur globale du commerce électronique d'entreprise à entreprise (B2B) en 2013 a dépassé 15.000 milliards de dollars dans le monde, alors que le commerce électronique d'entreprises à consommateurs (B2C) a atteint 1200 milliards de dollars. Entre 2013 et 2018, le commerce électronique devrait augmenter de 2,2 à 2,5% en Afrique, selon la CNUCED.