La bataille se concentre aujourd'hui sur Alep où les hôpitaux et les convois humanitaires sont bombardés La guerre en Syrie dure depuis cinq ans. Entre 300 000 et 500 000 personnes ont été tués et plusieurs millions de Syriens ont du fuir, beaucoup se réfugiant à l'étranger, principalement en Jordanie et en Turquie. La communauté internationale incapable d'adopter une position commune, ne peut que constater son impuissance. Des pourparlers ont bien repris aux Nations Unies en début de semaine mais les deux principales puissances qui interviennent directement dans le conflit, les Etats-Unis et la Russie, ont rompu leurs discussions lundi 3 octobre empêchant toute possibilité d'accord dans les couloirs de l'ONU. Déjà, en septembre la trêve de 7 jours négociée par les Etats-Unis et la Russie avaient débouché le 19 septembre sur une reprise des combats entre les forces syriennes et celles de l'opposition et dans la nuit du 20 septembre sur le bombardement d'un convoi humanitaire du Croissant rouge et de l'ONU dans la banlieue d'Alep. Selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), qui a qualifié l'événement d'»attaque contre l'humanité», cette attaque a fait 20 morts. La nouvelle avait alors suscité un flot de déclarations indignées, la Maison Blanche avait affirmé qu'elle tenait « Moscou pour responsable » car seules les forces syriennes ou russes pouvaient être à l'origine de la bavure. Des propos mollement démentis par les responsables russes, qui rappelaient néanmoins que la coalition dirigée par les Etats-Unis avait elle aussi commis une « bavure » en bombardant les positions des forces loyalistes, le 17 septembre, quelques jours avant le début de la trêve Le 3 octobre, Rebelote ! Le plus grand hôpital d'Alep Est a été détruit à la suite de raids aériens russes et syriens contre la zone contrôlée par les forces rebelles. Divisée depuis 2012 entre secteur Ouest lui contrôlé par le régime et les quartiers Est aux mains des groupes rebelles, Alep seconde ville syrienne est devenue depuis l'offensive lancée le 22 février, le principal front du conflit syrien et c'est évidemment la population civile qui en est la première victime. Environ, 250 000 personnes dont 100 000 enfants vivent dans les quartiers Est d'Alep, selon l'ONU. Officiellement, toutes les forces en présence, les troupes fidèles à Bachar el-Assad, et leurs alliés russes, la Coalition menée par les Etats-Unis, les groupes rebelles ont tous un ennemi commun, Daesh. Dans les faits chacun poursuit ses propres objectifs ce qui passe d'abord par la disparition des concurrents. Poutine bouscule le jeu syrien La Russie par son intervention militaire a littéralement sauvé le régime de Bachar el-Assad. Les Russes avancent leurs pions d'autant plus facilement qu'ils profitent d'une certaine apathie des Etats-Unis : Barack Obama est en effet en fin de mandat et à deux mois de transmettre sa charge à son successeur. Et à ce jour, on ignore toujours qui d'Hillary Clinton et de Donald Trump se retrouvera à la tête de la Maison Blanche Les avions russes ont effectué plus de 15 000 vols de combat et détruit de nombreux sites d'infrastructure de Daech. « Ce qui a permis à l'armée syrienne de libérer des centaines de localités et d'engager un tournant dans sa lutte contre les djihadistes. Indépendamment du bilan final du conflit syrien, l'opération des forces aériennes russes a déjà montré que la Russie était capable d'utiliser avec succès ses forces armées dans des régions éloignées du monde et d'influer efficacement sur la géopolitique » note en parallèle le site russe Sputnik. La Russie comme Bachar el-Assad souhaitent éliminer de toute négociation éventuelle l'ensemble des opposants. Et ces derniers ne forment pas un front uni. Les groupes dits de l'opposition modérée pèsent peu militairement en comparaison des groupes islamistes qui n'ont pas rejoint les forces de l'Etat islamique. Ainsi, le groupe terroriste Fatah al-Cham (successeur du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaida) pèse notamment militairement sur la bataille en cours à Alep, où les groupes disparates de l'Armée syrienne libre (ASL) qui est la principale expression armée de l'opposition modérée ont même fait alliance à Alep avec les troupes de Fatah al-Cham. La coalition internationale menée par les Etats-Unis rassemble 60 pays dont la plupart des états européens comme la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne mais aussi le Canada, l'Australie, les pays du Golfe... Mais cette coalition a perdu de sa crédibilité depuis l'intervention vigoureuse de la Russie et le retour sur la scène diplomatique du régime de Bachar el-Assad. Au résultat, la Russie n'a jamais été aussi présente et puissante au Proche-Orient depuis la fin de l'empire soviétique, alors que les Américains refusent toujours tout engagement de troupes directement sur le terrain, n'intervenant que par le biais aérien. Les marges de manœuvre d'un Barak Obama en fin de mandat sont particulièrement étroites et certains analystes avancent que le président américain était favorable à un accord pragmatique avec les Russes mais que cette orientation avait rencontré l'opposition du Pentagone Mercredi les patrons des agences américaines spécialisées dans la sécurité et la politique étrangère se sont réunis afin de présenter rapidement différentes options d'action après l'abandon des pourparlers avec la Russie, « options diplomatiques, militaires, de renseignements et économiques » résumait Mark Toner, porte parole du Département d'Etat, soulignant néanmoins la nécessite « d'un règlement politique » qui a conclu son intervention en relevant « Ce n'est pas parce que nous avons temporairement suspendu notre coopération bilatérale avec la Russie au sujet de la Syrie que nous avons fermé toutes les portes à une action multilatérale ». Lors de l'assemblée générale de l'ONU qui s'est tenue fin septembre, de nombreux pays occidentaux ont dénoncé les crimes de guerre qui ont lieu à Alep, la France comparant Alep à Sarajevo. L'Union européenne a dénoncé «une violation du droit humanitaire international». Les responsables des bombardements «devront rendre compte devant Dieu» a tonné le pape François. François Hollande s'était fortement exprimé à la tribune des Nations Unis : « François Hollande a fait preuve de véhémence, note le chercheur Didier Billion, malheureusement, l'exécutif français n'est pas le mieux placé pour donner des leçons au reste du monde sur le dossier syrien. Le gouvernement de Hollande, et celui de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, ont enchainé les erreurs depuis l'éclatement de la guerre civile. La diplomatie française a d'abord estimé que le conflit se réglerait rapidement avant d'établir pour préalable à toute solution diplomatique le départ de Bachar el-Assad. Elle a ensuite agité la menace d'une intervention militaire. Les Français n'ont cependant jamais été en mesure de tracer une voie politique et d'émettre des propositions de sortie de crise », conclut ce chercheur de l'Iris. Autre pays membre de la Coalition, la Turquie n'a pas brillé par la clarté et la continuité des ses positions : après avoir soutenu Daesh en achetant son pétrole, Ankara a fini par attaquer en 2015 les positions de l'Etat islamique. Même renversement dans l'attitude de la Turquie vis-à-vis de la Russie. Recep Erdogan avait été très choqué de l'intervention militaire russe dans ce pays voisin de la Turquie et craignait une forme d'alliance entre les Russes et les Occidentaux qui limitent l'influence de son pays dans toute cette région en crise : cela explique en grande partie la décision turque d'abattre en novembre 1915 un avion russe SU 24 qui volait dans l'espace aérien turc. Une semaine après, la destruction d'un bombardier russe par l'armée turque avait provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara, aux relations déjà tendues à cause de l'épineux dossier syrien. La Russie avait alors imposé à la Turquie de lourdes sanctions économiques, notamment dans le secteur touristique. Mais en juillet, les deux chefs d'Etat Poutine et Erdogan avaient entamé une réconciliation surprise, entérinée par la visite d'Erdogan à Saint-Pétersbourg le 10 août dernier ! A son tour, Vladimir Poutine se rendra le 10 octobre à Istanbul pour y rencontrer son « ami » turc de toujours, Recep Tayyip Erdogan. Autre renversement de la politique turque, après avoir soutenu toutes les forces qui s'opposaient à Bachar el-Assad, y compris Daesh, Recep Erdogan a lancé en août 2016, l'opération « Bouclier de l'Euphrate » destiné à créer une zone de sécurité au nord de la Syrie et qui visait les groupes djihadistes syriens mais surtout les mouvements kurdes syriens, adversaires de longue date selon lui de la Turquie. France : de primaire en primaire La campagne présidentielle sera marquée dans les prochains mois par des élections primaires destinées à départager les très nombreux candidats tant à droite des Républicains, qu'à gauche du Parti socialiste qui vise le siège suprême. Ce qui s'accompagnera des multiples débats et certainement de vifs incidents entre les très nombreux ambitieux qui se pressent dans ses primaires soit pour se faire désigner comme candidat officiel de leur formation ou à défaut pour pouvoir négocier un bon poste. Et ils sont nombreux a vouloir exister à tout prix : chez les Républicains, les électeurs désigneront en novembre le candidat pour la présidentielle 2017 entre Nicolas Sarkozy, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé, Jean-François Copé, Bruno Le Maire et Jean-Frédéric Poisson. Au PS, les élections se tiendront en janvier et l'on sait déjà que François Hollande y participera affrontant à sa gauche Arnaud Montebourg, Marie-Noëlle Lienemann, Benoit Hamon François Hollande devra peut-être également subir la candidature hors primaire d'un autre de ses anciens ministres, Emmanuel Macron. Ce riche ancien banquier ni de droite, ni de gauche a aujourd'hui beaucoup les faveurs des médias A la gauche de la gauche, jean-Luc Mélenchon fera certainement un joli score mais qui restera inférieur à celui de Marine le Pen à la droite de la droite. A la droite de la droite ? Jean-Marie Le Pen estime que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui bien plus à droite que la campagne que mène sa fille Marine le Pen, au nom du Front national Apple, Google, Coca En tous cas, on connait plus les grandes marques mondiales que les innombrables apprentis président de la campagne française. Apple, Google et Coca-Cola restent les marques les plus valorisées de la planète selon le « top 100 d'Interbrand », publié mercredi. «Pour la quatrième année consécutive, Apple et Google se situent au sommet du classement. (...) Coca-Cola, Microsoft, Toyota, IBM, Samsung, Amazon, Mercedes-Benz et GE complètent ce top 10. Enfin, Dior et Tesla entrent dans le classement des Best Global Brands pour la première fois, respectivement à la 89ème et 100ème place», détaille l'agence de conseil aux marques dans un communiqué. Tesla quezaco ? Le rédacteur ignorait qu'il s'agissait d'un constructeur US de voitures électriques D'après ce 17e classement Facebook et Amazon ont connu la plus forte croissance, avec respectivement 48% et 33% d'augmentation de valeur, suivies de Lego, Nissan et Adobe. Par secteurs, c'est l'automobile qui se distingue cette année. Elle est représentée par 15 marques, qui pèsent pour 14,28% de la valeur totale du classement. Toyota, Mercedes-Benz et BMW composent le trio de tête. Tesla, nouvellement entré dans le top 100, ferme la marche. La distribution, représentée par Amazon, Ikea et eBay, est le domaine qui connaît la plus forte croissance (+18,8%). Suivent les marques de sport et de luxe, en croissance moyenne de 10%. L'entrée de Dior dans le top 100 « est le résultat de la forte montée en gamme engagée il y a quelques années vers « le vrai luxe ». Ce qui prouve qu'il n'y a pas que des pauvres sur cette terre