Les habitants du bidonville de la gare ferroviaire d'Es-Sénia reviennent à la charge et revendiquent le droit à un logement décent. Après avoir frappé à toutes les portes en quête d'un relogement, les habitants du bidonville, qui se sont déplacés au siège de notre rédaction, indiquent qu'ils prévoient d'organiser des rassemblements réguliers devant le siège de la commune pour inciter les responsables à se pencher sur leur cas. Nos interlocuteurs affirment qu'ils viennent de lancer un appel pressant au wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement dans le cadre de l'éradication des bidonvilles. Selon des représentants des familles habitant le site, malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, ils n'ont reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de leur doléance. «Cela fait plus de 20 années que nous attendons un logement décent», assure l'un des représentants. Ce dernier rappelle qu'il y a plus d'un mois, en signe de protestation, les habitants qui n'ont rien vu venir avaient bloqué la voie ferrée au niveau de l'entrée de la zone industrielle, empêchant ainsi le passage des trains vers la gare d'Oran. Il aura fallu l'intervention des services de l'ordre pour dégager la voie. Notre interlocuteur souligne que le recours à la protestation a été dicté par les conditions désastreuses dans lesquelles vivent plus de 250 familles entassées dans ce bidonville, certaines depuis plus de trente années. « Des centaines voire des milliers de familles ont été relogées depuis l'année dernière, et des bidonvilles ont été vidés et rasés, malheureusement aucun responsable n'est venu nous rendre visite. La dernière commission est passée le 02 janvier 2012, il y a plus de quatre années. Face à cette indifférence, nous n'avions d'autres recours que la protestation pacifique pour attirer l'attention des responsables », souligne la même source. Cette dernière affirme que les familles qui pour une raison ou une autre ont élu domicile dans ce bidonville, souffrent le martyre et leurs conditions ne cessent de se dégrader au fil des ans. « Au bruit infernal des trains, nous sommes aussi contraints de subir toutes les nuisances de la décharge sauvage située à proximité. Les odeurs nauséabondes et les rongeurs font partie de notre quotidien », assure un autre habitant du site avant d'ajouter que certains pères de familles sont nés dans ce bidonville et n'ont connu durant toute leur vie que la misère.