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Ils réclament un relogement : Sit-in des habitants du bidonville Kara 2 devant la daïra d'Es-Sénia
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 12 - 2015

Des dizaines d'habitants du bidonville Haï Mohamed Boudiaf (Kara 2) dans la commune d'Es-Sénia ont organisé dans la matinée d'hier un rassemblement de protestation devant le siège de la daïra d'Es-Sénia pour revendiquer leur droit à un logement décent. Selon le représentant des familles, les familles qui habitent le site attendent depuis plus de deux décennies une prise en charge de leur principale revendication à savoir un relogement dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire. « Une grande partie des bidonvilles de la wilaya ont été rasés et les familles relogées, alors que nous, cela fait plus d'une vingtaine d'années que nous interpellons les autorités de la wilaya pour un logement, sans avoir reçu d'échos à notre doléance », assure un ancien habitant du site. Ce dernier rappelle qu'à maintes reprises les habitants ont organisé des sit-in pacifiques pour attirer l'attention des responsables mais en vain.
« Nous vivons dans des conditions qui frôlent la catastrophe cela fait plus de vingt années, nos enfants sont nés dans ce bidonville et se sont mariés, et nous n'avons toujours pas été relogés. Dans d'autres bidonvilles, certaines familles se sont installées il y a à peine une ou deux années et ont bénéficié d'un logement », ajoute le même interlocuteur. Ce dernier affirme que les familles appréhendent l'hiver avec la peur au ventre, de crainte des inondations comme ce fut le cas l'année dernière. Le même représentant rappelle que l'année dernière presque à la même période des centaines d'habitants du bidonville avaient bloqué la RN2A reliant Es-Sénia à Oran, au niveau de l'université. Motif de ce mouvement de protestation, l'inondation de leurs demeures précaires après les intempéries.
Selon notre interlocuteur, la nature argileuse du terrain de cette zone a provoqué des remontées des eaux souterraines qui ont envahi les baraques des quelque 200 familles qui y habitent. « Après cette catastrophe, nous avons été recensés et les autorités nous avaient promis d'être relogés, mais nous attendons encore. Et avec ce qui s'est passé l'année dernière, nous ne pouvons plus rester dans ces baraques, nous vivons dans des conditions terribles», disent les protestataires qui affirment que le jour des inondations le P/APC et le chef de daïra d'Es-Sénia s'étaient rendus sur les lieux et ont réussi à convaincre les protestataires de cesser leur mouvement, promettant qu'ils seront relogés lors du prochain quota, suite à quoi les habitants du bidonville ont quitté les lieux et la circulation a repris ses droits.
Hier, lors du sit-in, les pères de familles accompagnés de leurs femmes et enfants ont demandé audience au premier responsable de la daïra pour lui donner d'amples explications sur les conditions de vie à l'intérieur du bidonville. « Nous avons attendu jusqu'à la mi-journée, mais nous n'avons pas été reçus par le chef de daïra », souligne le représentant des familles qui a tenu à lancer un appel au wali d'Oran pour diligenter une commission sur site pour un constat de visu.


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