Signe d'une évolution dans les pratiques de budgétisation, presque imposée par l'austérité, les Assemblées élues de la wilaya et de la commune chef-lieu ont entamé des négociations en vue du BP 2017. Ainsi, la table ronde APW-APC, où des comptes sur les dotations de 2016 ont été exigés avant de passer aux propositions budgétaires de 2017, rompt-elle avec la vieille méthode par courriers interposés. La réunion entre Chaabani Fethallah et Boukhatem Nouredinne et leurs staffs respectifs, tenue au cabinet du maire, boulevard la Soummam, avait pour enjeu : les subventions de wilaya au titre du projet de BP 2017. La commune devait plaider à vive voix les sollicitations budgétaires par-devant l'organe délibérant de la wilaya, pour l'exercice financier qui pointe son nez. L'APW, elle, n'était pas venue juste pour écouter et enregistrer, mais pour réclamer des comptes aussi sur l'usage qui a été fait des 160 milliards (dont 75 au titre de PCD) du fonds de wilaya octroyés à l'APC d'Oran à l'occasion de ses BP et BS de l'année qui s'achève. En hôte avisé, le président de l'APW a su trouver les mots justes pour passer des préliminaires de la séance au point sensible de l'interrogatoire contradictoire au sujet de la situation des opérations communales financées sur fonds de wilaya, dossier par dossier. « Comme nous aurons à le faire pareillement avec les 26 communes, et avant d'en venir aux prévisions du budget primitif 2017, nous souhaiterions que votre Assemblée nous donne, ici même et tout de suite, un état des lieux sur l'ensemble de ses opérations financées sur fonds de wilaya au titre de l'exercice 2016 ». Ce à quoi Boukhatem s'était bien préparé d'ailleurs, en convoquant son secrétaire général, sa chargée de finances, son DRG, tous ses directeurs de divisions ainsi que ses vice-présidents, avec bilans et documents en main. S'il a acquiescé avec autant de courtoisie et d'affabilité à toutes les demandes de son vis-à-vis du jour, il n'a pas pour autant manqué l'occasion, comme à l'accoutumée, de remettre les pendules à l'heure lorsqu'on mettait -par inadvertance ou manque d'égard-, de l'autre bout de la table, Oran la métropole sur un même pied d'égalité que les 1.540 autres communes. Le contact direct apw-apc : Le pragmatisme dans la budgétisation « Oran n'est pas une commune X sur une liste de 1.541, qui doit se contenter gentiment de sa petite part du budget national divisé par 1.541 ou du budget de wilaya divisé par 26. C'est la plus grande commune du pays, elle vaut le statut de grande ville que nous n'avons de cesse réclamé haut et fort ». Dans le même registre « réactions-mises au point », Boukhatem répliquera au commentaire, a priori anodin, du président de la commission d'économie et de finance de l'APW, selon lequel le montant alloué par la wilaya à la commune d'Oran pour la voirie urbaine était « très important », en lâchant : « Oui, mais aux frontières de la ville, jamais ou trop peu dans les quartiers, à l'intérieur des cités ». Les situations financières et physiques des 46 opérations financées sur budget de wilaya, dont 19 sur programme PCD, au titre de l'exercice 2016, ont été passées en revue par le secrétaire général de la commune, la financière et les directeurs de divisions (DUP, DPE, DVC, DTNM, DMMG, DHA, DMMG). Entre deux chapitre, l'occasion a été saisie par les deux partenaires APW et APC pour aplanir certaines difficultés, trouver une solution à des problèmes, somme toute dus à une mauvaise coordination, dont par exemple au niveau du trésorier de wilaya/trésorier communal, contrôleur financier de wilaya/CF communal Le président de l'APW a, par ailleurs, souligné qu'en 2017, la priorité pour le budget de wilaya sera donnée aux projets de développement à destination d'Oran-ouest pour rattraper un tant soit peu le retard enregistré dans cette partie de la ville et atténuer le déséquilibre local entre le côté ouest d'avec le côté est et le centre-ville.