Les hommes d'affaires saoudiens sont prêts à investir plus de 10 milliards de dollars, en Algérie, a indiqué, hier, mardi, à la Radio nationale M. Azzedine Adoul, président du Conseil d'affaires algéro-saoudien. La visite, les 15 et 16 novembre derniers du Premier ministre Abdelmalek Sellal, dans le royaume a été un «franc succès», notamment dans le domaine économique, a-t-il souligné. «Le Premier ministre a reçu un accueil chaleureux, et au plus haut niveau, à Ryadh», relève M. Adoul qui a expliqué que l'objectif de cette visite était «d'approfondir les relations entre les deux pays, en particulier dans le domaine économique.» «Nous avons senti que cette visite a relancé la coopération entre les deux pays, comme nous avons remarqué une bonne écoute et une grande sollicitude de la part des Saoudiens, après que le Premier ministre ait expliqué certains mécanismes de l'Economie algérienne, dont la règle des 51/49%», a-t-il dit. M.Sellal a d'ailleurs «rassuré les Saoudiens sur la règle des 51/49% et donné des exemples de ce type de partenariat pratiqué avec les Américains, les Chinois, ou avec la Turquie», ajoute le président du Conseil d'affaires algéro-saoudien. Ce conseil d'affaires, entre les deux pays, se réunit deux fois par an, une fois à Alger, et une autre, à Ryadh, pour examiner toutes les opportunités d'affaires et le niveau des échanges économiques et commerciaux. «Nous avons discuté comment élargir les relations économiques et notamment comment améliorer le climat des affaires et des investissements entre les deux pays», a souligné M. Adoul. Pour autant, le volume des échanges commerciaux entre Alger et Ryadh reste faible, soit 6 millions de dollars d'exportations algériennes vers l'Arabie Saoudite, et importations pour 600 millions de dollars de ce même pays, avec un solde commercial négatif pour l'Algérie. Le volume des échanges commerciaux «est faible, comparativement au niveau des relations entre les deux pays, et ne reflète pas cette excellence des relations entre les Etats», résume M. Adoul, qui a indiqué que «des dispositions sont en cours pour mettre en place une ligne maritime entre Alger et Djeddah afin d'améliorer les échanges économiques, outre le renforcement du transport aérien.» Mais, pour l'heure, si les intentions des Saoudiens vont vers une amélioration du niveau de leurs investissements en Algérie, l'obstacle de la règle des 51/49% reste entier, les Saoudiens ayant demandé que ce verrou «saute». Car «les Algériens sont libres d'investir en Arabie Saoudite, ou de pratiquer le commerce de détail sans entraves, et peuvent même s'installer sur le marché saoudien», a expliqué le président du Conseil d'affaires algéro-saoudien. «Il y a de réelles opportunités pour pénétrer le marché saoudien, notamment dans le secteur des produits agricoles. Il y a une concurrence féroce, et le seul problème aux produits algériens dans le marché saoudien sera le niveau des droits douaniers.» La visite de M. Sellal, en Arabie Saoudite, a été sanctionnée par plusieurs accords et des recommandations, ainsi que la promesse des Saoudiens d'investir, en Algérie, 10 milliards de dollars, dans les 10 prochaines années, a affirmé M. Adoul, qui relève que «le problème reste la règle des 49/51% pour les Saoudiens, qui ne veulent pas de cet obstacle.» «Si celui-ci est supprimé, il y a des promesses d'investissements de 10 milliards de dollars des Saoudiens sur le marché algérien, et pas seulement dans le tourisme, mais également dans d'autres secteurs économiques», a encore expliqué M. Adoul, qui a indiqué qu'il y a, actuellement, en Algérie une dizaine d'entreprises saoudiennes, notamment dans les hydrocarbures et l'industrie pharmaceutique. «Les Saoudiens veulent développer un partenariat avec les milieux d'affaires algériens, mais insistent sur la propriété de leurs investissements, dont la suppression de la règle des 51/49%», a-t-il dit. Un forum économique est prévu, en 2017, à Alger, avec la participation d'un grand nombre d'investisseurs saoudiens.