Pas d'augmentation de salaires en 2017, mais pas de recul sur le soutien des prix de produits de base, a annoncé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une émission spéciale à l'ENTV diffusée en différé mercredi dernier. Sur les orientations générales du gouvernement, Sellal a affirmé que la stratégie économique du gouvernement «à l'horizon 2019», c'est de « libérer l'économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures». «Le pétrole ne constituera plus l'unique source de richesse et nous aspirons à ( ) diversifier l'économie nationale», sans que cela n'affecte « les acquis sociaux», a-t-il déclaré. Selon lui, les dispositions de la loi de finances 2017 visent à «rationaliser les dépenses». «Les transferts sociaux passeront de 1.300 milliards de dinars en 2016 à 1.630 milliards en 2017», a-t-il insisté. La hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la LF 2017 «n'affectera pas les produits de base». «Je rassure les Algériens que le gouvernement ne renoncera pas à la politique de soutien social, à laquelle nous avons alloué une enveloppe de 18 milliards de dollars», a souligné M. Sellal, précisant que «les projets lancés dans les domaines de l'éducation, l'habitat et l'enseignement supérieur ne seront pas suspendus». Par ailleurs, aucune augmentation de salaire n'est prévue dans la fonction publique, a affirmé le Premier ministre qui a annoncé également que la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) va couvrir le déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) pour payer les pensions de retraite en 2017. Faciliter l'investissement Outre la «nécessité de lutter contre la bureaucratie, à travers l'allégement des dossiers administratifs et le recours à la numérisation de l'administration, notamment en termes de procédures d'investissement», Sellal affirme que les «crédits (bancaires) accordés aux entreprises économiques devraient atteindre 11.400 milliards de DA en 2017», contre «près de 5.000 milliards de DA en 2015 est passé à 9.000 milliards de DA en 2016». Sellal espère que les investissements dans « plusieurs filières de l'industrie, à l'instar de l'industrie automobile, la sidérurgie et les matériaux de construction» vont permettre «d'investir les marchés extérieurs notamment africains». «Le secteur de l'automobile a connu une forte dynamique au cours des deux dernières années. Outre l'exportation des véhicules, on pourra exporter également un produit industriel militaire algérien», a affirmé M. Sellal qui a annoncé des négociations pour des projets de partenariat entre Sonatrach et des sociétés émiraties et saoudiennes dans le domaine de la pétrochimie. Dette privée Estimée à trois milliards de dollars, la dette algérienne est composée «essentiellement de dettes d'entreprises privées et non pas de dettes publiques». «Au cas où l'Algérie recourrait à l'emprunt extérieur en 2017, il sera destiné à des projets précis tel que le port du centre». Pour ce qui est de l'opération de mise en conformité fiscale volontaire (MCFV), lancée au titre de la loi de finances complémentaire 2015, dont le délai était initialement fixé au 31 décembre 2016, elle sera prolongée avec la réduction de la taxe forfaitaire à moins de 7% afin d'encourager les acteurs de l'informel à déposer leur argent au niveau des banques, a conclu le Premier ministre. Tripartite en mars prochain Le Premier ministre a également annoncé que la prochaine réunion tripartite (gouvernement, centrale syndicale et patronat) se tiendra en mars prochain, pour évaluer les mesures économiques prises par l'Etat et celles prises lors de la précédente tripartite tenue en juin dernier. Concernant les réserves de change, elles devaient «baisser à 114 milliards USD à la fin décembre 2016», a-t-il dit, rappelant qu'elles «s'élevaient en 2013 à 190 milliards USD», «129 milliards USD à la fin juin 2016» et «121,9 milliards USD en septembre dernier». Pour Abdelmalek Sellal, les revenus de l'Algérie issus des exportations d'hydrocarbures «augmenteront dans les prochaines années pour atteindre 35 milliards de dollars en 2017 contre 27,5 milliards de dollars en 2016», avec une prévision de « 45 milliards de dollars pour 2019». Le cours moyen du pétrole est passé de 110 dollars/baril en 2014 à 43,4 dollars/baril en 2016, a-t-il précisé. Le produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie «ne cesse d'augmenter et atteindra 19.390 milliards de DA en 2017 contre 17.494 milliards de DA en 2016, et passera à 21.000 milliards de DA en 2018 puis 22.740 milliards de DA en 2019 », a affirmé le Premier ministre.