Selon le Premier ministre, l'Algérie maîtrise tous les indicateurs macroéconomiques en dépit de la chute brutale et durable des prix du pétrole. Au moment où les inquiétudes sur les effets néfastes de la loi de finances 2017, que nombre d'observateurs et de partis politiques estiment inévitables, le Premier ministre donne une indégonflable leçon d'optimisme aux Algériens. «Les revenus de l'Algérie liés aux exportations d'hydrocarbures augmenteront dans les prochaines années pour atteindre 35 milliards de dollars en 2017 contre 27,5 milliards de dollars en 2016», a-t-il indiqué mercredi à Alger. Invité d'une émission spéciale de la télévision algérienne, Abdelmalek Sellal a précisé que «les revenus liés aux exportations d'hydrocarbures passeront de 27,5 milliards de dollars en 2016 à 35 milliards de dollars en 2017 «en soulignant que «les exportations d'hydrocarbures atteindront 45 milliards de dollars en 2019. Durant les 11 premiers mois de l'année 2016, les exportations de l'Algérie en hydrocarbures avaient atteint 24,03 milliards de dollars, selon les données des douanes. Làe Premier ministre a évoqué, dans ce sens, la conjoncture économique internationale marquée par une baisse sensible des cours du pétrole depuis la mi-2014, impactant ainsi fortement le budget de l'Etat. Le cours moyen du pétrole est, en effet, passé de 110 dollars/baril en 2014 à 43,4 dollars/baril en 2016, a-t-il précisé en guise d'explication de la situation que traverse le pays. Toutefois, en dépit des «problèmes financiers rencontrés par l'Algérie en 2016, le budget de cette année a pu couvrir le programme de développement arrêté par les autorités publiques», a souligné le Premier ministre. De plus, pour étayer son optimisme, Abdelmalek Sellal a affirmé que le produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie ne cesse d'augmenter et atteindra 19.390 milliards de DA en 2017 contre 17.494 milliards de DA en 2016. Poussant son optimisme plus loin, il a ajouté que le PIB passera à 21.000 milliards de DA en 2018 et atteindra 22.740 milliards de DA en 2019. S'agissant des réserves de changes du pays qui s'amenuisent comme une peau de chagrin, le Premier ministre n'a pas tenté de voiler le constat. Il a indiqué qu'effectivement, les réserves de change du pays vont baisser à 114 milliards de dollars à la fin décembre 2016 en précisant qu'elles étaient de 190 milliards en 2013 et qu'elles ont atteint 129 milliards de dollars à la fin juin 2016 pour chuter à 121,9 milliards de dollars en septembre dernier. Pour ce qui est de la dette, Abdelmalek Sellal a indiqué qu'elle est estimée actuellement à trois milliards de dollars et qu'elle représente essentiellement des dettes d'entreprises privées et non pas de l'Etat. Néanmoins, malgré ces éléments qui génèrent un tableau de bord pas très rassurant, le Premier ministre, persiste et signe: l'Algérie est à l'abri. En effet, il a affirmé que l'Algérie maîtrise tous les indicateurs macroéconomiques en dépit de cette baisse, qui intervient dans un contexte de chute des prix du pétrole depuis 2014. Les arguments présentés ne sont autres que les décisions qui ont été prises ces derniers temps dans le domaine de l'économie et qui sont à même d'installer l'Algérie sur la voie de «l'émergence».En effet, selon Abdelmalek Sellal, l'Algérie a «pour la première fois une vision claire sur le plan financier jusqu'en 2019». La tripartite se tiendra en mars La réunion de la tripartite (gouvernement, Centrale syndicale et patronat) se tiendra en mars prochain, en vue d'évaluer les mesures économiques prises par l'Etat, a annoncé mercredi dernier le Premier ministre. Invité d'une émission spéciale de la Télévision nationale, M. Sellal a indiqué que «la 20ème réunion de la tripartite sera consacrée à l'évaluation des mesures économiques prises par l'Etat ainsi qu'à l'examen de la situation économique du pays».