Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, la délégation de l'Union européenne en Algérie ainsi que le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) ont procédé, hier, à Alger, au lancement officiel du CapDel' qui est un programme destiné au développement des collectivités locales et qui vise à instaurer une démocratie participative, pour une meilleure transparence dans la gestion des affaires. Le programme, le premier du genre dans la région maghrébine, vise à renforcer les capacités des autorités locales et de la société civile, comme acteurs principaux, dans le développement local. Il vise, également, à améliorer les systèmes de planification stratégiques et de démocratie locale, en intégrant, notamment, les femmes et les jeunes et leur articulation avec les différents niveaux de gouvernance, au niveaux communal, de wilaya et régional principalement. En plus clair, les citoyens seront partie prenante dans la gestion des affaires auprès des collectivités. C'est une forme de décentralisation des décisions, en donnant l'opportunité aux habitants d'une commune ou d'un quartier à prendre part aux démarches visant, notamment, au développement d'une économie locale, sachant que chaque région a ses propres spécificités. Ce programme, financé à hauteur de 7,7 millions d'euros, par l'Union européenne (UE), environ 3 millions de dollars, par le gouvernement algérien et 200.000 dollars par le PNUD, apportera un appui technique et financier aux autorités locales, la société civile (femmes et jeunes) en termes d'amélioration des opportunités économiques et d'accès à des services administratifs et sociaux de qualité. L'objectif est de contribuer à la consolidation de la gouvernance, au renforcement du tissu social et à la diversification de l'économie. Une dizaine de «communes pilotes» sont, par ailleurs, bénéficiaires de ce programme dont la mise en œuvre s'étalera entre 3 et 4 années. Selon le chef de la mission de l'UE en Algérie, ce programme a connu un franc succès dans certains pays européens à l'image de l'Irlande, qui avait, à l'instar de l'Algérie, d'énormes difficultés en termes de développement économique, au niveau local. Le responsable de la mission de l'UE qui intervenait au Centre international des conférences (CIC), à l'occasion du lancement du CapDel', a affirmé que les fonds structuraux en Europe ont, toujours, été destinés aux régions défavorisées. Grâce à cela, a t-il ajouté, de nombreuses régions ont connu une nette amélioration de la qualité de vie des citoyens. Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé, pour sa part, que les profondes réformes engagées par l'Algérie nécessitent, aujourd'hui, une «gestion participative démocratique». S'exprimant au nom du ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, le secrétaire général a affirmé qu'en lançant ce programme l'objectif est de mettre sur pied une «administration moderne qui répond aux exigences des citoyens, en toute transparence». Enfin, le représentant résidant du PNUD, Eric Overvest a affirmé, de son côté, que le champ d'intervention du développement local couvre la délivrance des services sociaux et du développement humain, la promotion de l'activité économique et de la création d'emplois ainsi que la gestion des ressources naturelles et de la protection de l'Environnement. «Ce programme pourrait contribuer à impulser une nouvelle dynamique de développement local» conclut le représentant du PNUD.