Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) demande le report de l'opération de vaccination, dans les établissements scolaires, lancée lundi. «Nous appelons les responsables du ministère de l'Education nationale et du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de suspendre le processus de vaccination et de recourir, immédiatement à une campagne d'information et de sensibilisation, par tous les moyens disponibles, pour assurer le droit de chacun à l'information correcte, et rassurer les élèves et leurs parents», affirme un communiqué du syndicat. Le CNAPEST affirme suivre «avec beaucoup d'étonnement» ce qui se passe «à l'intérieur et à l'extérieur des établissements d'enseignement» depuis «l'annonce soudaine du lancement d'une campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole, sans aucune préparation préalable, accompagnant l'opération». Le communiqué s'étonne que l'Administration impose aux parents la signature de formulaires leur faisant assumer la responsabilité «en cas de rejet de la vaccination», qualifiant la procédure de «sans précédent». «D'autant, ajoute le CNAPEST, qu'il existe une direction centrale, au ministère de l'Education nationale compétente pour suivre ce genre d'opération, et des unités de dépistage et de suivi pour les organiser». Un vent de panique s'est emparé, ces derniers jours, de nombreux parents d'élèves et une certaine confusion a régné autour de cette campagne de vaccination au ROR (Rougeole-Oreillons - Rubéole). Dans les établissements scolaires, de nombreux parents d'élèves ont décidé de ne pas faire vacciner leurs enfants, malgré les assurances des services des ministères de la Santé et de l'Education. Une situation rendue encore plus floue avec toutes les rumeurs qui ont été distillées sur le déroulement du premier jour de cette campagne. Lundi, le ministère de la Santé a rassuré les parents d'élèves quant à l'innocuité des vaccins du calendrier national, les appelant à poursuivre la vaccination de leurs enfants. Les vaccins du calendrier national sont «sûrs et conformes aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)», a soutenu le directeur de la Prévention et de la Promotion de la santé au ministère, le professeur Smaïl Mesbah, lors d'une conférence de presse avec le représentant de l'OMS, en Algérie, Bah Keita, et le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, Zoubir Harrat. Le responsable a insisté sur l'impératif de vacciner les enfants, âgés entre 6 et 14 ans, contre la rougeole et la rubéole, précisant que la vaccination était «obligatoire». Au sujet des formulaires distribués dans certains établissements scolaires, laissant le choix aux parents de vacciner ou non, leurs enfants, le professeur Mesbah a affirmé que le ministère n'a pas distribué de tels formulaires, ajoutant que «le seul document requis est le carnet de santé de l'enfant». Le représentant de l'OMS a, pour sa part, précisé que l'Algérie importait ses vaccins des laboratoires recommandés par l'OMS, sur la base de leur «innocuité». Cela étant, «il est conseillé de ne pas vacciner les enfants atteints d'hémopathie ou d'insuffisance rénale, dialysés ou sur le point de subir une intervention chirurgicale», a ajouté M. Keita. Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie a, quant à lui, rappelé que 7 millions de doses de vaccin avaient été soumises à des tests d'innocuité et de contrôle qualité par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques avant leur distribution aux unités de médecine scolaire.