Une fois encore, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, est revenu sur le danger que représente l'apparition de sectes, l'extrémisme religieux et la propagation de courants religieux étrangers aux référents algériens ces dernières années dans le pays. Après les arrestations dans les rangs des adeptes de la secte Al Ahmadya tout au long de ces deux derniers mois, M. Mohamed Aïssa a annoncé hier lundi la préparation d'une loi pour protéger les Algériens de la déviance et de ces courants religieux. Il a expliqué lors de son intervention au Forum de la radio chaîne 1, que l'Algérie, qui «garantit la liberté de croyance et des cultes, doit avoir des lois pour protéger ses enfants des déviances religieuses et lutter contre ceux qui veulent diviser l'Islam». «Lorsque ces doctrines et courants religieux se muent en attaques contre les principes sacrés de l'Islam, comme le Coran, la sunna, les prophètes et la révélation divine, l'organisation de repas collectifs en plein mois de ramadhan, l'Etat doit intervenir contre ces groupes qui ont des idées destructrices et qui ont des parrains étrangers». Une situation qui préoccupe le ministre quant à la menace que constitue l'apparition de confessions religieuses déviantes sur l'unité et les référents religieux de l'Algérie. M. Aïssa a ainsi annoncé la mise en place d' «un observatoire national chargé de la protection des principes de l'Islam, qui sera constitué d'éminentes personnalités issues des mosquées, du ministère des Affaires religieuses, des sciences sociales, de l'information et de politiciens». La mission de cet observatoire sera de lutter «contre les idées et les courants religieux déviants et extrémistes et protéger les Algériens de toute tentative d'extrémisme religieux». Cet observatoire sera en quelque sorte «un complément des services de sécurité pour lutter contre ces courants religieux déviants ou extrémistes et revenir aux fondamentaux de l'Islam tel qu'il a été toujours pratiqué en Algérie», a-t-il dit, avant de revenir sur la menace du courant religieux Al Ahmadya, qui est selon lui «une officine de services de renseignements étrangers». Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses, revenant sur le hadj 2017, a indiqué que les prix cette année pour le pèlerinage aux Lieux Saints «sont raisonnables». «Le gouvernement a fait ce qu'il a pu pour que le coût du hadj cette année ne dépasse pas les 500.000 dinars», a-t-il souligné, ajoutant que «des négociations avaient permis de baisser d'un tiers les prix des hôtels, ainsi que la disponibilité de bus neufs pour les hadjis algériens, qui auront à Arafat des tentes confortables, climatisées et avec les commodités». Le ministre a par ailleurs appelé les 53 voyagistes qui ont été agréés pour prendre en charge les hadjis à remplir le cahier des charges, soit une plus grande qualité de service, «conforme aux attentes des hadjis». «Quant à ceux qui ont à plusieurs reprises participé au tirage au sort pour le hadj et n'ont jamais été retenus, et ils sont nombreux, une liste a été envoyée au Premier ministre», a-t-il révélé, ajoutant: «Nous attendons la réponse». M. Mohamed Aïssa a par ailleurs démenti toute volonté des autorités du secteur de fermer les écoles coraniques, ou leur transfert vers une autre autorité. Des informations avaient circulé ces derniers jours faisant état du transfert des écoles coraniques vers le ministère de l'Education nationale, ce que la ministre en charge du secteur avait démenti. «Ce qui est fait actuellement est qu'il y a un objectif de réforme de l'enseignement coranique, qui doit être également étendu aux régions du sud du pays au même titre que les régions du nord du pays», a expliqué le ministre, qui a annoncé qu'une rencontre nationale est prévue en mai prochain à Ghardaïa «pour arriver à mettre en place un programme unifié pour toutes les écoles coraniques» du pays. Enfin, il a indiqué que les lieux du culte seront éloignés de la campagne électorale pour les législatives de mai prochain.