Organisée par la Direction des affaires religieuses et des waqfs, en collaboration avec la Direction de la culture et la Coordination nationale des zaouias, cette édition s'inscrit dans le cadre du 36e anniversaire du Printemps berbère. Le coup d'envoi a été donné en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould-Ali, de l'ancien ministre des Affaires religieuses, Saïd Chibane, du wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, du vice-président de l'APW, Sid-Ali Zemerli, des représentants des zaouias et d'universitaires spécialisés dans le patrimoine religieux amazigh. Dans son allocution d'ouverture, le ministre des Affaires religieuses a insisté sur la nécessité de ressusciter les valeurs du référent islamique originel et de les vulgariser davantage dans la société pour en faire un rempart contre les doctrines extrémistes, étrangères à la culture de tolérance et de fraternité de la société algérienne. « Ce colloque est une occasion pour rappeler que l'islam tel qu'il est pratiqué dans notre pays en général et en Kabylie en particulier constitue un véritable socle d'unité nationale », a-t-il souligné, en précisant que « l'islam de la tolérance a de tout temps été présent dans les pratiques de la société kabyle où la solidarité et l'amour de la patrie sont omniprésents dans son organisation à travers la djemaâ ou les aârch ». Mohamed Aïssa a tenu à rappeler la portée de l'apport des savants zouaouas (Kabyles dans l'arabe dialectal) dans la propagation d'un islam de tolérance et de l'amour d'autrui. Le ministre a aussi rappelé que la révision constitutionnelle a consacré l'islam et tamazight comme éléments incontournables de l'identité nationale. Il a, en outre, mis l'accent sur la nécessité de voir les mosquées jouer leur rôle dans la préservation de l'unité nationale en dénonçant les doctrines qui nous sont étrangères. Pour lui, ce colloque, qui se fera sous forme de caravane, sillonnera tout le pays, notamment les régions amazighophones. Interrogé à ce sujet lors du point de presse qu'il a animé, le ministre soulignera que le vœu de son département est que ce colloque, avec la même thématique, fasse escale dans toutes les wilayas du pays. « Mais pour l'heure, nous avons établi notre programme en fonction de la disponibilité des localités à accueillir, sur le plan logistique, les participants à cette rencontre », dira-t-il. Abordant la prochaine campagne de hadj, tout en annonçant que l'Algérie a réussi à réduire le coût du pèlerinage de près de 13 millions d'euros, Aïssa a indiqué que « pour éviter les défaillances du passé, nous avons décidé de mettre en place tous les moyens logistiques, car il y va de la dignité du hadji algérien. Je peux vous assurer, à titre d'exemple, que nos hadji disposeront de tentes climatisées avec toutes les commodités et qu'il n'est plus question que nos compatriotes dorment à même le sol lors du rituel de Arafat ». Par ailleurs, le ministre s'est longuement attardé sur le rôle des zaouias et leur autonomie et indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Il a aussi relevé l'importance de la place de l'islam dans la wilaya de Tizi Ouzou en indiquant que c'est la wilaya qui dispose du plus grand nombre de lieux de culte. « Tizi Ouzou est la wilaya la plus pourvue en mosquées. Nous comptabilisons quelque 860 mosquées, 22 zaouias, sans compter ces centaines de petites écoles coraniques rattachées à des mosquées. Mais le plus remarquable dans tout cela est que ce sont les citoyens eux-mêmes qui s'organisent pour la construction des lieux de culte », relèvera-t-il. Sur un autre plan, il a indiqué que les cadres du secteur ont été instruits pour reprendre en charge les mosquées et éviter que ces dernières ne soient un terreau pour les nouvelles doctrines qui nous sont étrangères. « Nous refusons que l'Algérie devienne un espace de conflit entre des doctrines dont certaines nous sont étrangères », soutient Aïssa, ajoutant que « l'Algérie est menacée et qu'il y a urgence à mobiliser toutes les forces pour contrecarrer ces visées déstabilisatrices en leur opposant le référent religieux originel et ancestral qui reste le véritable rempart contre ces doctrines ».