La baisse des recettes pétrolières a-t-elle dopé la fiscalité ordinaire ? Ce serait effectivement le cas, selon les affirmations de M. Benali Ibrahim, directeur de la communication et des relations générales à la Direction générale des impôts (DGI). Il a indiqué mardi à la radio nationale que la fiscalité ordinaire a été meilleure que la fiscalité pétrolière en 2016. «La fiscalité ordinaire a généré une recette globale de 3.075 milliards de dinars contre 1.682 md de dinars pour les recettes pétrolières», a-t-il indiqué en ajoutant que le budget de la loi de finances 2017 a été bâti en grande partie sur les recettes de la fiscalité ordinaire. «Il s'agit d'une hausse de 9% des recettes ordinaires», a-t-il précisé. En outre, la DGI a réalisé en 2016 des recettes de 2.630 md de dinars, soit un taux de 121% par rapport aux objectifs de la LF 2016, explique M. Benali. Alors que «pour les recettes de la fiscalité ordinaire (douanes, directions et centres des impôts...), le niveau de recouvrement est de 111% par rapport aux objectifs de la loi de finances 2016». Globalement, M. Benali résume cette amélioration des recettes fiscales par une «meilleure conscience des contribuables vis-à-vis de leurs obligations fiscales, ainsi que l'amélioration des recouvrements fiscaux et de la gestion des gisements fiscaux». La fiscalité ordinaire a enregistré une augmentation sensible, passant de 1.363 milliards de dinars en 2012 à 3.075 milliards de dinars en 2016. M. Benali a pour autant rappelé que pour les entreprises pétrolières, dont les étrangères, «il n'y a pas eu de réforme du système fiscal appliqué aux entreprises pétrolières». Par ailleurs, M. Benali est revenu sur le lancement du nouveau système fiscal numérique, ou la télé-déclaration fiscale. Lancé officiellement le 4 avril dernier au centre des impôts d'El Harrach, ce système offre «beaucoup d'avantages aux contribuables et aux agents des impôts». Mieux, la télé-déclaration fiscale va « provoquer une révolution dans la gestion du système fiscal» national. «Toutes les déclarations et paiement des impositions fiscales se feront à distance, à partir de la maison ou du bureau pour les déclarations et le suivi des dossiers fiscaux, les services, comme les extraits de rôle. Tout cela peut être réalisé à distance», explique le directeur de la communication à la DGI. «Le nouveau système va moderniser la gestion de l'ensemble de la fiscalité algérienne et faciliter la tâche aux agents des impôts pour le recouvrement fiscal et aux contribuables». Le nouveau système fiscal informatisé va être appliqué dans un premier temps dans la direction générale Est de la wilaya d'Alger, et sera élargi prochainement aux centres des impôts de Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Mascara, Mostaganem, Aïn-Defla et, dans une seconde phase, aux Directions des Grandes entreprises (DGE) et dans 10 centres des impôts. «La couverture sera de 100% vers 2018 à tous les services des impôts à l'échelle nationale», a-t-il précisé. Avec ce nouveau système informatisé des impôts, le contribuable pourra se présenter aux centres des impôts où sa déclaration sera saisie dans le nouveau système et sa quittance de paiement imprimée. Cependant, il pourra également choisir d'accéder lui-même au portail informatique (jibayatic.mfdgi.gov.dz), prendre un rendez-vous, ou remplir le formulaire d'adhésion, récupérer son mot de passe au CDI pour faire, à partir de chez lui, une télé-déclaration fiscale et imprimer son avis à payer. Ce portail est accessible H24 et 7/7. A distance, les contribuables pourront consulter et imprimer des justificatifs de présentation (Avis à payer), créer et modifier des ébauches de déclaration, accéder et consulter les formulaires de déclaration déposées, visualiser la dette fiscale totale, consulter et modifier, si nécessaire, les données personnelles et consulter le calendrier de ses obligations fiscales. Il y a également les demandes de certificats fiscaux, la présentation des recours, la demande d'avantages et prochainement le paiement électronique seront également possibles grâce à ce nouveau système. Le «e-paiement sera la prochaine étape», a expliqué le directeur de la communication à la DGI. Enfin, il a rappelé les facilités introduites par la LF 2017 pour le recouvrement, par les communes, des impôts et la fiscalité locale, en particulier pour les communes frontalières.