164.812 logements de différentes formules sont prêts à être distribués, selon un bilan du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, mais sont rattrapés par la crise économique qui secoue le pays. En effet, et même s'ils sont réalisés, ces projets souffrent «d'un manque de financement nécessaire pour la réalisation des travaux d'aménagement extérieur et de voiries », a précisé la même source d'informations. Ce problème, selon le bilan en question, présenté lors de la réunion consacrée à l'évaluation des projets du secteur, présidée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, constitue «une entrave à la livraison des projets de logements dans les délais définis», ajoute un communiqué du ministère de l'Habitat. Cette situation n'est pas propre aux logements finis mais concerne, actuellement, 185.000 unités dont le taux des travaux dépasse 60 %. A propos du programme de location-vente destiné aux souscripteurs de 2001 et 2002 «AADL1», le ministre a insisté sur l'accélération du traitement du dossier pour honorer les engagements de l'AADL, vis-à-vis de ses clients. Par ailleurs, un calendrier de distribution de ces logements a été arrêté, concernant la distribution de 5.757 logements, en mai, dans 6 wilayas et 21.400 autres, en juin, dans 9 autres wilayas. Pour les logements à distribuer, ce mois, Alger se taille la part du lion avec 3.200 unités, suivie de Sidi Bel-Abbés (732), Khenchela (657), Skikda (500), Mostaganem (444) et Aïn Témouchent (224). Un mois plus tard, 15.000 unités seront distribuées, toujours à Alger, 1.500 à Annaba, 1.000 à Skikda, 750 à Tlemcen, 1.000 à Relizane, 850 à Tiaret, 400 à Mostaganem, 400 à Sidi Bel-Abbés et 500 à Oran. Dans le même contexte, il est fait état de 9.850 unités AADL distribuées, dépourvues de travaux de l'aménagement extérieur et de voiries. Ils sont 1.650 à Batna, 700 à Tlemcen, 500 à Khemis El Khechna, wilaya de Boumerdès et 7.000 à Bouinan, wilaya de Blida. Tebboune a expliqué, pour sa part, que cette situation incombe au manque de financement par le ministère des Finances et le Crédit populaire d'Algérie (CPA). Quant au programme LPP, si 4.381 unités ont été distribuées, l'année dernière, le ministre n'a pas été tendre avec les cadres de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), responsable du programme, les invitant à prendre en charge les préoccupations soulevées par les souscripteurs. Par ailleurs, et concernant l'année en cours, 2.666 LPP ont été distribués, durant ce premier trimestre, alors que 3.285 autres unités seront distribuées en juin, à Alger (2.125 unités), Batna (128) , Blida (86), Bordj (48), Tipaza (120), Skikda (80), Bouira (228 unités), Sidi Bel-Abbès (68), Chlef (60), Tlemcen (24), Constantine (96 unités), Ain Témouchent (42 logements), Annaba (114), Ouargla (08), El Oued (14) et Laghouat (44 unités). Pourtant, et si les logements de cette formule sont achevés et que les bénéficiaires ont reçu les convocations de remise des clefs, 3.284 souscripteurs n'ont pas encore répondu à l'obligation de payement du montant global de leurs logements. Une situation qui a contraint l'ENPI à «activer les procédures de résiliation du contrat avec une déduction de 10 % du montant payé lors de la souscription», a indiqué le même document. Rappelons que ces deux formules ont souffert du manque de liquidités forçant les entreprises du BTPH, dont la plupart, et en particulier celles étrangères, ont gelé leurs chantiers ou réduit le rythme des travaux de réalisation. Les créances de l'Etat vis-à-vis de ces entreprises sont estimées à quelque 130 milliards de dinars. Une source proche du ministère de l'Habitat a indiqué qu'une partie de cette ardoise sera payée, après que les banques, notamment le CPA et la CNEP, aient refusé de leur accorder des financements, en raison de problèmes de liquidités, et les promoteurs payés avant le début du mois de Ramadhan.