Chaque année, à la même période, la pâtisserie orientale s'adjuge le titre de reine de l'informel, dans la contrée côtière d'Aïn El Turck. En effet, dés l'entame du mois de Ramadhan, ces gâteaux traditionnels sont proposés à la vente par des revendeurs à la sauvette, sur des tréteaux de fortune, installés sur les trottoirs des rues et des boulevards ainsi que sur les places publiques des quatre municipalités, essaimées à travers cette contrée. Cette transgression aux règles élémentaires en vigueur, édictées dans le code des activités commerciales, n'émeut personne et semble même, à priori, être tolérée et ce, en dépit des conséquences indésirables sur la santé publique. Dans la municipalité d'Aïn El Turck, à l'instar des trois autres que compte cette contrée, ils sont des dizaines de jeunes et moins jeunes à se reconvertir, durant ce mois sacré, en revendeurs de ce genre de sucreries, qui sont souvent préparées dans des ateliers clandestins et/où dans des maisons et ce, en violation de toutes les conditions d'hygiène relatives à cette activité. Et comme le ridicule ne tue point, nombre d'autres gérants d'établissements de commerce n'hésitent pas à exploiter l'aubaine en réorientant leur activité initiale, pour proposer à la vente ces gâteaux traditionnels, la vente de jus dit Cherbet, du pain traditionnel etc. Du coup, restaurants, pizzérias et salons de thé, entre autres, garnissent leurs comptoirs avec des plateaux d'un éventail varié de pâtisseries orientales à base de semoule, notamment, et autres douceurs, très prisées chez le jeûneur et par les essaims d'abeilles et de mouches également. Là où le bât blesse réside dans le fait que, le revendeur ne daigne pas assez souvent ôter l'abeille enivrée de miel, qui s'est engluée dans la semoule trempée et sert le tout au client et ce, comme s'il s'agissait d'une cerise sur le gâteau. « Je n'aimerai surtout pas être à la place de celui qui avale une abeille avec la sucrerie. J'imagine un peu l'effet. Ce n'est, certainement, pas du tout drôle » a ironisé un vieux riverain médusé, en jetant un regard sidéré sur les étals achalandés d'un revendeur à la sauvette, autour desquels bourdonnaient des essaims d'abeilles, en plein cœur de la municipalité d'Aïn El Turck. Cette activité informelle bat son plein depuis l'entame du mois de carême dans le principal marché des fruits et légumes de ladite municipalité, devenu trop exigu et où l'anarchie règne en maître absolue. Ces abords immédiats sont logés à la même affligeante enseigne en plus des considérables désagréments causés à la circulation automobile et piétonnière. Il importe de noter que ce souk devait, en principe, être évacué au lendemain de la distribution des box du marché de proximité, situé dans le quartier Nakhil, prés de deux années, auparavant et de contribuer ainsi à annihiler, un tant soit peu, l'informel. Les bénéficiaires ont refusé de s'installer dans leur nouveau lieu de travail, en invoquant l'état de dégradation avancée dudit marché de proximité. L'informel ne se résume, malheureusement, pas uniquement à la vente de la pâtisserie orientale, durant le mois de carême mais à d'autres activités commerciales qui se pratiquent en violation des règles élémentaires en vigueur édictées par le code du commerce. L'informel s'identifie, toute l'année, à travers le squat des trottoirs par des tréteaux de fortune et les extensions illicites, débordant, assez souvent, sur la voie publique qui, ironie du sort, n'agressent désormais plus le regard du badaud. Ce triste constat, qui prend encore beaucoup plus d'ampleur durant la saison estivale, synonyme d'une considérable affluence de vacanciers, confronte la circulation automobile et piétonnière à de moult désagréments et suscite souvent le courroux des automobilistes. Ces derniers trouvent, en effet, d'énormes difficultés pour manœuvrer leur véhicule dans certaines zones du centre de la commune d'Aïn El Turck, qui sont, carrément, envahies par des revendeurs à la sauvette, comme à titre d'exemple, entres autres, les abords de la place Vassas où règne en maître, de surcroît, une grande débandade de véhicules de transport.