45 jours après le limogeage du très éphémère ministre du Tourisme, Messaoud Benagoune, le chef de l'Etat a nommé, hier, Hacène Mermouri à la tête du département du Tourisme et de l'Artisanat. Selon le communiqué de la présidence de la République, et «conformément à l'article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre», Hacène Mermouri a été nommé ministre du Tourisme et de l'Artisanat. chercheur en histoire de la société targuie, Hacène Mermouri a occupé plusieurs postes de responsabilité au ministère de la Culture. Natif de Djanet, M. Mermouri a été directeur de la culture de la wilaya d'El Oued puis directeur du Livre et de la lecture publique au ministère de la Culture, puis directeur du comité de lecture au Salon international du livre d'Alger (SILA) en 2016. Hacène Mermouri a, à son actif, plusieurs publications dont "Les Touaregs entre pouvoir traditionnel et administration française au début du XXe siècle", thème de sa thèse de Doctorat. Plusieurs noms avaient circulé pour occuper un poste qu'on dit de la plus haute importance dans la mesure où les nouvelles orientations économiques de l'Algérie font de lui l'une des locomotives de cette relance. Le ministère du Tourisme est sorti de l'anonymat avec le limogeage, moins de trois jours après sa nomination, de Messaoud Benagoune par le président Bouteflika. On avait évoqué sur le moment un coup dur pour le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, ou encore une défaillance, voire une déliquescence des services de sécurité censés filtrer les candidatures. Cadre du MPA, on lui avait reproché des casseroles judiciaires, son chef de parti, Benyounes, dénonçant, lui, un complot. Jusqu'à aujourd'hui, ni les raisons de sa mise à l'écart ni la riposte promise par les premiers intéressés ne sont connues. Mais l'interrogation première concernait également ce temps pris pour nommer un nouveau ministre alors que la saison estivale était d'actualité tout autant que la stratégie à mettre en place pour réhabiliter le secteur. Des indiscrétions et des supputations ont rempli le vide laissé par l'absence de toute réaction officielle et d'évoquer une guerre des clans pour placer «son» homme à la tête d'un département juteux à plus d'un titre. En effet, il était plus que surprenant qu'un département, censé représenter l'avenir financier du pays, n'était pas pris en considération si l'on se fie au peu d'empressement de nommer un ministre «compétent» aux affaires. Sinon que cachaient encore ces tergiversations qui plombent un secteur dont on dit qu'il est l'objet de toutes les convoitises ? Ce qui ne devait être qu'une formalité était en train de virer à une affaire d'Etat puisqu'il se murmurait que le ministère du Tourisme est au centre d'une guerre des clans pour se positionner et placer les pions. Cet engouement pour un département, alors cinquième roue de secours du gouvernement, n'a pour raisons que les milliards qu'on s'apprête à lui injecter et surtout les affaires qui y gravitent. Cette nomination dans la continuité semblerait être une solution consensuelle pour ménager les susceptibilités en jeu.