Depuis hier, le poste est pourvu, mais la situation que vit le secteur demeure encore très problématique. Le nouveau ministre du Tourisme s'appelle Hacène Mermouri. Il est titulaire d'un doctorat d'Etat sur le thème des Touareg. Il a occupé le poste de président de la commission de lecture au Sila, après une carrière au ministère de la Culture, en tant que directeur du livre et de la lecture. Avant cela, il était directeur de la culture de la wilaya d'El Oued. Nommé, hier, par le chef de l'Etat en remplacement de Messaoud Benagoun, Mermouri arrive sur un terrain miné qu'il ne connaît manifestement pas. En tout cas, par sa nomination, il complète l'Exécutif qui a dû se séparer d'un de ses membres au lendemain de son installation à la tête du secteur. Messaoud Benagoun, c'est de lui qu'il s'agit, est cadre du Mouvement populaire algérien. Il avait été proposé par Amara Benyounès, mais vite retiré du gouvernement en raison d'un parcours quelque peu chahuté avec des affaires en justice et un CV plutôt chétif, puisque Benagoun n'avait occupé aucune fonction auparavant. Cet épisode inédit dans les annales de l'Etat a, souvenons-nous, défrayé la chronique pendant quelques jours et suscité une grosse polémique qui a fini par être balayée par l'actualité, plutôt bien fournie. Depuis hier, le poste est pourvu, mais la situation que vit le secteur demeure encore très problématique, notamment en cette période estivale où le tourisme montre toutes ses tares. En effet, malgré les promesses des prédécesseurs de Mermouri, le temps libre des Algériens profite toujours à l'industrie touristique tunisienne, laquelle, d'année en année, voit ses sites balnéaires, pris d'assaut par des vacanciers algériens. L'objectif de plus de 1,5 million de touristes algériens tracé par l'administration tunisienne sera atteint et même dépassé, à voir le flux de véhicules qui traversent quotidiennement la frontière algéro-tunisienne. La Tunisie a réussi son pari et l'Algérie en est encore à gérer des situations stupides en rapport avec la gestion de ses plages. Le nouveau ministre du Tourisme, dont le profil littéraire est loin de lui permettre de saisir la problématique d'entrée, aura la pénible mission de passer le cap de la saison estivale et préparer celle de l'automne -hiver où le produit du Sud devra être exploité. Il convient de rappeler que la dernière saison touristique du Sud a été décevante, avec quelques petits milliers de touristes étrangers. Mermouri qui doit bien connaître l'une des destinations phares de l'Algérie pour y avoir travaillé, saura--t-il secouer le cocotier et réaliser le miracle? A voir son CV, on ne le dirait pas. Mais sait-on jamais? Il lui suffit de se faire bien entourer par de vrais professionnels.