Le directeur général de l'ADE remet les pendules à l'heure en matière de factures impayées. Et, selon les précisions du premier responsable de cette entreprise, on a eu tort de tout mettre sur le dos des ménages sur ce plan de factures impayées par les abonnés de l'ADE, qui ne sont pas autant mauvais payeurs que d'autres, car ils doivent, eux, régler leurs factures par la contrainte (coupure d'eau). Pour rappel, le montant des factures impayées par les ménages abonnés de l'Algérienne des eaux (ADE) a été «faussement», donc, estimé à 29 milliards de dinars, lors d'une intervention publique, lundi dernier, du directeur chargé de l'alimentation en eau potable auprès du ministère des Ressources en eau, Smaïl Amirouche. Ce dernier avait poursuivi son raisonnement, sur la base de données toujours incorrectes, soulignant que ces factures impayées par les ménages représentent plus de 63% du montant global des créances impayées par l'ensemble des clients de l'ADE, qui est estimé à 46 milliards de dinars, le reste des créances est détenue sur les administrations dont essentiellement les collectivités locales pour un montant de 13 milliards de dinars, alors que le reste (4 milliards de dinars) représente les impayés de divers créanciers. Approché hier par la chaîne 3 de la Radio algérienne, le directeur général de cette entreprise, Hocine Zahour, tiendra à souligner que, contrairement à ce qui avait été avancé lundi dernier par le responsable en charge de l'alimentation en eau potable, ce ne sont pas les ménages qui constituent la majeure partie des mauvais payeurs. Pour M. Hocine Zahour, ce sont les administrations de l'Etat et les collectivités locales qui rechignent à honorer les 13 milliards de dettes détenues vis-à-vis de l'ADE. «Dieu merci, déclare-t-il, entre 85 à 88% des ménages s'acquittent du paiement de leur facture d'eau dans les délais réglementaires». Il signale que lorsque des usagers persistent, toujours, après la présentation d'une 5e facture, à ne pas payer les sommes qui leur sont réclamées, «nous procédons à la coupure de leur alimentation en eau». «Pour ce qui concerne les APC, ajoute-t-il, nous avons demandé aux walis de saisir leurs présidents afin qu'ils règlent les sommes dues dans les plus brefs délais». L'Algérienne des eaux est actuellement «au bord de l'asphyxie financière», en raison des difficultés à récupérer les créances dues aux utilisateurs de ses services. La question des créances impayées a été souvent soulevée par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avec les cadres centraux et locaux de l'ADE et de SEAAL (Alger), SEOR (Oran) et SEACO (Constantine).