L'homicide volontaire perpétré quelques jours auparavant dans le quartier El Bahia, sis à mi-chemin du village de Cap Falcon et dont a été reconnu coupable un jeune riverain ne jouissant pas de toutes ses capacités mentales, ne semble a priori pas avoir déclencher la sonnette d'alarme chez les responsables concernés et ce, au vu de la multiplication du nombre de malades mentaux errant à Aïn El-Turck. Leur nombre a en effet augmenté sur les boulevards et les rues des localités côtières, situées sur le territoire de la commune d'Aïn El-Turck, et semble aller crescendo au fil des jours. Des familles s'inquiètent et dénoncent leurs présence dans les lieux publics et les marchés notamment où des ménagères ont été souvent prises à partie. «Une femme d'un certain âgé a exigé que je lui achète des fruits. J'ai bien sûr refusé et elle s'est subitement mise en colère. Je n'ai dû mon salut qu'à l'intervention des marchands. On m'a informé par la suite qu'elle souffrait d'une maladie mentale», a raconté une femme habitant à Haï Bensmir. Selon les témoignages recueillis, ce cas n'est pas isolé dans ce marché où des habitués ont déjà été confrontés à des situations pareilles. D'autres lieux publics sont aussi le théâtre de ce genre de scènes. Le nombre des personnes malades vient s'ajouter malheureusement au nombre encore plus important des mendiants qui semblent désormais avoir imposé leur présence dans le paysage. Cet état de fait qui contraste violemment avec la vocation touristique de la région, agresse quotidiennement le regard des riverains et du visiteur. Les cafétérias et autres commerces figurent en pôle position des plaignants, en argumentant qu'ils sont régulièrement exposés à leurs réactions. «J'interviens à plusieurs reprises quotidiennement pour les prier de quitter mon établissement, essentiellement dans le souci d'éviter certains désagréments à ma clientèle. J'ai même eu des altercations verbales avec eux», a confié le gérant d'une cafétéria de Bouisseville. Le même son de cloche se fait entendre chez la grande majorité des gérants d'établissements publics. Toujours est-il que, dans le but d'endiguer le phénomène, des opérations de recueillement initiées par la daïra, en collaboration avec la direction de l'action sociale, DAS d'Oran, ont certes été menées, mais se sont cependant avérées insuffisantes d'une part et irrégulières d'une autre. Selon notre source, ce constat serait directement lié à l'insuffisance de structures d'accueil. «Certains mendiants refusent même d'être pris en charge alors que d'autres ont tout simplement pris la fuite des centres où ils ont été placés», a fait remarquer un agent faisant partie des équipes de chargés de recueillir ces personnes. La récente apparition des Subsahariens qui font la manche dans les rues a encore amplifié le phénomène dans cette partie de la wilaya d'Oran.