Les prochaines élections locales pour le renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC, APW) se dérouleront le jeudi 23 novembre prochain, a annoncé hier un communiqué de la Présidence. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé hier le décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour ces élections, indique un communiqué de la Présidence. Le même décret présidentiel stipule en outre qu'»une révision exceptionnelle des listes électorales sera ouverte du mercredi 30 août au mercredi 13 septembre 2017". Six mois après les élections législatives, les Algériens se rendront donc à nouveau aux urnes pour désigner les nouvelles Assemblées populaires communales et de wilaya. Mais, cette fois-ci, la consultation sera différente de celle de 2012, avec notamment la surveillance du scrutin par la HIISE (Haute instance indépendante de surveillance des élections), et la promulgation de la nouvelle Constitution. Ces élections, qui mettront pour la seconde fois à l'épreuve la HIISE dans l'organisation, la transparence et l'équité de cette consultation, seront un autre test avant la générale de 2019, avec l'élection présidentielle. Mais pour le moment, le ton est donné aux partis pour une course aux sièges des Assemblées communales et de wilaya. Selon le nouveau code électoral, les Assemblées populaires communales et de wilaya sont élues pour un mandat de cinq ans au scrutin de liste proportionnel. Les élections ont lieu dans les trois (3) mois précédant l'expiration du mandat en cours (art.65). En outre, «les sièges à pourvoir sont répartis entre les listes proportionnellement au nombre de suffrages obtenus par chacun (art.66)». Dans le cas où aucune liste de candidature n'a obtenu au moins un taux de 7% des suffrages exprimés, toutes les listes de candidature sont admises à la répartition des sièges. La liste des candidats aux Assemblées populaires communales et de wilaya doit comprendre autant de candidats que de sièges à pourvoir et un nombre de suppléants qui ne peut être inférieur à 30% du nombre de sièges à pourvoir. Lors des élections locales de 2012, remportées par le FLN, 52 partis étaient en lice. Les Algériens avaient alors voté jeudi 29 novembre 2012 pour renouveler leurs représentants dans 1.541 Assemblées populaires communales (APC) et 48 Assemblées populaires de wilaya (APW). Le taux de participation pour le renouvellement des 1.541 APC était de 44,26% et de 42,92% pour le renouvellement des 48 APW. Le Front de libération nationale (FLN) a remporté la majorité des sièges pour le renouvellement des APC avec un taux de 28,89%, obtenant la majorité absolue dans 159 communes, talonné par le Rassemblement démocratique national (RND) avec la majorité absolue dans 132 communes, suivi par les Indépendants qui ont raflé la majorité des sièges dans 17 communes, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dans 13 communes et le Mouvement populaire algérien (MPA) dans 12 communes. Le parti du FLN a également remporté 685 sièges aux Assemblées populaires de wilaya, en obtenant la majorité absolue dans les wilayas d'Alger et Sidi Bel Abbès. Le RND vient en deuxième position avec 487 sièges, suivi du MPA avec 103 sièges, du FFS avec 91 sièges, et le MSP et les Indépendants avec 76 sièges chacun. L'enjeu des prochaines élections locales ne sera pas le nombre de partis concernés par cette consultation, mais bien son équité et sa transparence, une mission dévolue à la HIISE, qui a toutefois montré ses limites, au vu du nombre de recours de partis lors des dernières législatives de mai 2017. Pour rectifier 'le tir'', le président de la HIISE, Abdelwahab Derbal, avait suggéré au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, au mois de juillet dernier de mettre en place, pour ces prochaines élections locales, une commission mixte entre la HIISE et le ministère de l'Intérieur. Le but de cette commission est de corriger les lacunes relevées dans le dispositif électoral des dernières législatives. L'objectif de cette commission est, selon Derbal, de se déployer sur le terrain pour s'assurer du respect rigoureux de la loi sur les élections et de lutter contre toutes les formes de fraude anticipée. Critiqué par la mission européenne de surveillance des élections, Derbal a également été malmené par plusieurs partis d'opposition.