Un impôt sur la fortune sera proposé dans l'avant-projet de Loi de finances 2018, a indiqué hier le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en réponse aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation soulevées lors des débats sur le programme d'action du gouvernement. Le Premier ministre a précisé qu'il s'agirait d'une introduction d'un impôt sur la fortune "d'une manière plus directe", tout en ajoutant qu'il existe déjà un impôt sur le patrimoine. M. Ouyahia a aussi tenu à souligner que par ses barèmes, cet impôt sur la fortune "ne concernera pas 90% des Algériens". Par ailleurs Ouyahia a indiqué que le gouvernement n'envisage pas d'imposer une taxe pour les Algériens qui se rendent à l'étranger. "Je profite de l'occasion pour préciser que le gouvernement n'envisage pas de taxe sur les Algériens qui se rendent à l'étranger", a déclaré M. Ouyahia lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation en présence des membres du gouvernement. Dans le même sillage, le Premier ministre a rappelé que l'Etat avait accordé d'"importants avantages" au secteur du tourisme depuis 2009, citant, entre autres, l'exonération sur une durée de 10 ans de l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) ou sur la TAP (taxe sur l'activité professionnelle). Concernant les réalisations enregistrées dans le secteur, il a précisé qu'entre 2011 à juin de l'année en cours, 374 nouveaux hôtels ont été inaugurés avec plus de 32.000 chambres, ajoutant que 582 nouveaux hôtels avec 75.000 lits sont en chantier. Citant d'autres réalisations, il a rappelé l'ouverture d'une Grande école internationale d'hôtellerie et la remise à niveau des hôtels publics. Ouyahia a également indiqué que les réserves de l'Algérie en or représentent actuellement l'équivalent de plus de six milliards de dollars. Ce montant vient en plus des réserves de change qui sont de l'ordre de 102 milliards de dollars en septembre en cours, a-t-il ajouté. Selon le Premier ministre, ce montant des réserves algériennes en or est "le résultat de la sagesse" de Kaid Ahmed qui, en tant que ministre des Finances (au milieu des années 60), avait acquis ces quantités qui ont pris de la valeur avec le temps. Sur un autre plan, le premier ministre a assuré que les pensions de retraites "seront toujours payées" malgré les "graves difficultés" financières du système de retraite. "Je tiens à rassurer les retraités que leurs pensions seront toujours payées", a affirmé M. Ouyahia précisant que "face aux graves difficultés financières du système retraite, le gouvernement a arrêté des mesures qu'il soumettra dans l'avant-projet de Loi de finances 2018". Parmi ces mesures, il a expliqué que "le gouvernement inscrira 500 milliards DA à verser à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) pour lui rembourser une partie des montants qu'elle a prêtés à la Caisse nationale de retraite (CNR)". Le premier ministre a affirmé par ailleurs, que l'entrée en activité prochaine des projets de raffineries permettra de cesser les importations des carburants dans quelques années. Il a indiqué que 11,5 millions tonnes de carburants sont raffinés en Algérie. Mais la consommation, qui a explosé ces dernières années, a atteint 15 millions de tonnes de carburants annuellement. Pour combler ce déficit, un volume de 3,5 millions de tonnes de carburants/an est importé actuellement, selon ses chiffres. Mais "cela cessera dans quelques années" grâce à l'entrée en activité prochaine de plusieurs raffineries, a-t-il avancé. Ainsi, a détaillé le Premier ministre, la raffinerie d'Alger sera livrée en décembre 2018 tandis que les travaux de réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud seront entamés en janvier 2018. En outre, l'appel d'offres pour la raffinerie de Tiaret sera lancé "très bientôt". "Une fois toutes ces réalisations finies, le pays deviendra exportateur de carburants", a soutenu le Premier ministre. Pour rappel, l'Algérie importe pour plus d'un (1) milliard de dollars de carburants.