La surprise a été de taille pour des milliers de chefs de famille, pris au dépourvu par la fermeture de toutes les boulangeries de la ville. Sans crier gare et sans préavis, les boulangers de la ville se sont passé le mot pour entrer en grève ce samedi. Ils exigent une hausse de 3 à 4 DA sur la baguette de pain. Désorientés et ne sachant plus à quel saint se vouer, des grappes de chefs de famille n'avaient qu'un seul mot sur les lèvres, à savoir où dénicher la fameuse baguette de pain pour au moins faire passer le petit déjeuner. De leur côté, ni l'association de défense du consommateur et encore moins celle de l'Union des commerçants ne se sont manifestées pour sensibiliser et calmer les esprits des ménagères et chefs de famille qui arpentaient le rues de la ville à la recherche de la fameuse baguette de pain. Le problème des boulangers se pose au niveau national. La cherté des produits de base et des intrants essentiels à la fabrication du pain se sont répercutés sur le prix de revient du pain, limitant la marge bénéficiaire du boulanger, avait expliqué dernièrement un représentant des boulangers à Oran. A cette difficulté, s'ajoute l'augmentation des redevances de l'électricité, depuis le début de l'année en cours. «Il y a des boulangers qui se retrouvent avec des factures de 150.000 DA à payer chaque mois alors qu'elles ne dépassaient pas habituellement les 50.000 DA», avait expliqué la même source. Cette situation est devenue insoutenable au point où, depuis le début de l'année en cours, nombre de boulangeries baissent rideau définitivement. Depuis la dernière augmentation, décidée par le ministère de tutelle en 1996, le prix de vente d'une baguette de pain n'a pas été revu à la hausse comme souhaité par les professionnels du secteur. Avec le prix variant entre 7,5 et 8,5 DA la baguette, «les boulangers ne peuvent pas tenir encore plus longtemps», a souligné la même source, tout en estimant qu'à «15 DA la baguette, le boulanger rentrerait dans ses comptes, ce qui évitera la fermeture de ces commerces l'un après l'autre».