Les boulangers de la wilaya d'Oran n'ont pas emboîté le pas à leurs collègues de la wilaya de Béjaïa pour augmenter le prix de la baguette de pain. «Nous avons engagé des négociations avec le ministère du Commerce pour revoir la consistance du soutien de l'Etat à la corporation et nous attendons les résultats qui seront connus d'ici une dizaine de jours», affirme M. Bahiche Fawzi, chef de la section des boulangers de la wilaya d'Oran, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon notre interlocuteur, les boulangers ont relevé pour cette fois une meilleure écoute de la tutelle. «Après la grève observée par les boulangers pour une durée de 24 heures le 23 avril, nous avons entamé des négociations avec le ministère du Commerce», affirme-t-il. Les négociations en cours portent sur deux points essentiels : le prix du pain et celui de la farine. Pour rappel, les boulangers ont proposé auparavant plusieurs alternatives pour mettre fin à l'impasse avec la tutelle. Ces alternatives concernent l'augmentation du prix de la baguette, pour garantir une meilleure marge bénéficiaire aux boulangers, la réduction des charges fiscales et parafiscales ou la diminution du prix de la farine panifiable de 2000 à 1300 DA, la réduction du poids de la baguette ou encore l'octroi de subventions au profit des boulangers, comme celles consenties aux producteurs de produits laitiers. Concernant l'initiative de leurs collègues de la wilaya de Béjaïa qui ont décidé de revoir à la hausse le prix de la baguette de pain depuis deux jours, M. Bahiche Fawzi a affirmé qu'aucune instruction n'a été donnée aux boulangers d'Oran pour suivre cette augmentation pour l'instant. «Nous attendons les résultats des négociations qui sont en cours avec la tutelle, pour aviser», conclut le chef de la section des boulangers qui ne manquera pas de signaler que l'augmentation du prix du pain n'est pas la solution et que les boulangers se battent pour valoriser le soutien de l'Etat à la corporation. «Nous voulons du concret qui ne peut être obtenu que par des allègements fiscaux, une réduction du prix des intrants et des abattements sur le montant des charges de production. Une baguette à 10 DA avec des charges fiscales énormes n'est pas la solution», fera remarquer notre interlocuteur.