Depuis son installation à la Maison Blanche, Donald Trump déroute indéniablement le monde diplomatique et les opinions américaine et internationale en étant devenu pour eux totalement imprévisible dans ses décisions. Certaines de celles qu'il a prises en étant devenu président contredisent en effet tellement les promesses électorales sur lesquelles il s'était engagé en tant que candidat que plus personne n'est en mesure de discerner ce qu'il compte entreprendre sur la plupart des dossiers auxquels son administration est confrontée. Il y a pourtant un dossier sur lequel nul ne peut douter que Donald Trump le traitera comme il l'a promis durant sa campagne électorale. C'est celui du conflit israélo-palestinien sur lequel il a émis des points de vue et des intentions dont il ne dévie manifestement pas et entend en faire les axes de la politique américaine sur le sujet. Candidat puis président, Donald Trump n'a pas varié sur ce en la matière puisqu'il s'applique à ruiner la possibilité qu'il rejette sans ambiguïté de la solution à deux Etats à ce conflit qui fait pourtant consensus au sein de la communauté internationale. L'intention qui lui est prêtée d'annoncer mercredi prochain que les Etats-Unis reconnaissent Jérusalem en tant que capitale « indivisible » de l'Etat d'Israël ne va pas surprendre car n'étant rien d'autre qu'une séquence du plan qu'il a échafaudé pour contrer les partisans de la solution à deux Etats. Cette reconnaissance, Donald Trump l'a agitée pendant sa campagne électorale et aussitôt son élection aboutie. Mais il en a différé l'annonce pour se donner le temps de créer régionalement les conditions qui prémuniront de réactions franchement hostiles. C'est ce à quoi il pense être parvenu en construisant l'axe Washington-Tel-Aviv-Ryadh dont la réalité est désormais une évidence avérée pour tous. Pour régler le conflit israélo-palestinien de la façon qu'il entend que cela soit c'est-à-dire au profit exclusif de l'Etat sioniste, il fallait à Donald Trump arracher leur approbation aux Etats arabes « modérés » et à la monarchie wahhabite saoudienne en premier lieu, en exerçant sur eux le chantage du retrait par l'Amérique de la protection militaire qu'elle leur accorde. Chantage qui ne pouvait que fonctionner à cause de la hantise qu'est devenue pour eux la « menace » iranienne. N'ayant d'autre préoccupation que la « menace » iranienne, ces Etats arabes ne ressentent aucune indignité à sacrifier les Palestiniens et leur cause nationale en échange du parapluie américano-israélien. Donald Trump mettra par conséquent à exécution son plan pour la solution du conflit israélo-palestinien dont l'architecte n'est autre que son sioniste de gendre, en ayant été assuré que ces Etats arabes y ont souscrit et que les protestations qu'ils émettront hypocritement ne seront que de pure forme et n'auront aucune traduction négative pour leurs relations économiques ou diplomatiques avec les Etats-Unis. Il ne déviera pas de l'objectif qu'il s'est tracé qui est de mettre toute la puissance de l'Amérique au service du projet sioniste d'un Etat juif englobant toute la Palestine et même au-delà auquel les Etats arabes reconnaîtront son droit à l'existence et à exercer son hégémonie sur la région. Pour les roitelets qui y règnent, cette perspective vaut mieux que le cauchemar qu'est pour eux la montée en puissance de l'Iran honni. Considération qui vaut à leurs yeux la trahison historique qu'ils sont en train de commettre par reniements successifs.