Le Cnapeste a décidé de s'engager pour un nouveau round dans son bras de fer avec la ministère de l'Education nationale, en appelant ses adhérents à une grève cyclique de deux jours par semaine, à partir du 9 avril prochain. La décision a été prise par le Conseil national de ce syndicat, selon un communiqué transmis à notre rédaction, hier, tenant en considération les PV des conseils de wilayas tenus le 17 mars dernier et les propositions des assemblées générales des enseignants émises dans ce sens. «Après un débat sérieux et responsable, notent les termes de ce communiqué, il a été décidé d'aller vers un débrayage cyclique de deux (2) jours à partir du lundi 9 avril, en attendant de fixer les dates dans le préavis de grève». Ce n'est pas un retour à la case départ mais c'est comme si. Seulement la forme a changé car dans le fond la protesta est la même. Le Cnapeste est passé de la grève illimitée à la grève cyclique de deux jours, et cela peut se comprendre par le fait de mettre à l'abri les grévistes contre les sanctions administratives, puisque 2 jours de grève ou d'absence ne peuvent déclencher le dispositif réglementaire, relatif au constat d' «abandon de poste», notamment, dont la déclaration est prononcée à partir du 3ème jour. C'est d'ailleurs la stratégie adoptée par de nombreux syndicats pour échapper aux foudres de l'administration et même de la justice, parce que dans ce cas de figure la trace de l'arrêt de travail est effacée avec la reprise à l'issue de 2 jours d'absence, qu'on peut tout juste retenir sur les salaires et, rebelote. Les causes de cette reprise de la protesta, le Cnapeste charge les responsables du ministère de l'Education nationale qui ont fait l'impasse sur les orientations du président de la République et qui ont contribué à la création d'un climat délétère, caractérisé par un blocage dans les négociations dont les premières victimes sont l'élève et l'école publique. Presque le même langage d'accusations tenu par le ministère de tutelle contre les syndicalistes du Cnapeste. ces derniers avancent de nombreux arguments en appui à leurs critiques contre les responsables de la tutelle, à savoir le reniement par la tutelle des engagements autour desquels des accords ont été conclus lors des récentes séances de travail entre les deux parties, multiplication des méthodes d'exclusion et de marginalisation qui visent une restriction de l'activité syndicale, pression sur les représentants syndicaux affiliés au Cnapeste et ses adhérents à travers des sanctions administratives ainsi que le recours aux retenues des salaires dans leur intégralité, jugé abusif et anticonstitutionnel. Le Cnapeste sollicite l'intervention des hautes autorités du pays pour mettre un terme à ces blocages et complots, faisant endosser ce «pourrissement programmé» aux responsables de la tutelle. Par ailleurs, le Conseil national manifeste sa solidarité indéfectible et inconditionnelle avec les étudiants de l'ENS et les médecins résidents. D'un autre côté, le jour même où devait se réunir le Conseil national du Cnapeste, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a tenu deux séances de travail avec les partenaires sociaux du secteur, excepté le Cnapeste, dans lesquelles plusieurs points importants ont été examinés, selon un communiqué du ministère. Ainsi, «la ministre a reçu au siège de son département ministériel les partenaires sociaux en deux séances de travail suite à leur demande», précise la même source, la première séance de travail a réuni les syndicats de l'UNPEF, SNAPEST, SATEF, SNTE et CELA, tandis que la deuxième a réuni les syndicats du SNAPAP, FNTE, SNAPEP et SNCCOPEN. Dans ce cadre, la ministre a affirmé l'attachement du ministère «à poursuivre l'adoption d'une politique de dialogue et de négociation avec les partenaires sociaux», appelant à «la nécessité de veiller au respect de la charte de déontologie du secteur et de s'attacher à l'objectif commun de la communauté de l' Education, à savoir parvenir à une «école de qualité». A l'occasion, note le communiqué du ministère, on a passé en revue «l'examen des préparations pour la rentrée du troisième trimestre de l'année scolaire en cours 2017 / 2018, ainsi que la consultation lancée par le ministère de l'Education nationale concernant le report de la date du déroulement des examens du baccalauréat, qui attend approbation du Premier ministre. Les partenaires sociaux ont également abordé «l'organisation d'une journée parlementaire sur la référence nationale et de l'évaluation par le ministère de l'Education nationale» et insisté sur «la poursuite du travail des commissions œuvrant sur les dossiers suivants : les statuts, la fixation des quotas pédagogiques à la promotion, les œuvres sociales», outre «l'examen et l'enrichissement des projets des résolutions relatives aux différents conseils au niveau des établissements de l'éducation dans le cadre d'une commission mixte et la constitution d'un groupe de travail chargé de proposer des thèmes de formation au profit des syndicalistes en coopération avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale». Le dialogue fonctionne avec les partenaires sociaux, semble ainsi dire le message du ministère de tutelle à travers ces rencontres, et il n'y a des grincements de dents qu'avec un seul syndicat, le Cnapeste en l'occurrence, dont le mouvement de protestation annoncée, et prévisible, a été passé à l'ignorance.