La consommation d'énergie en Algérie, en particulier pour l'électricité, est 'boulimique''. Les clignotants sont au rouge et la question actuelle pour les experts est de savoir comment réduire cette consommation sans altérer le niveau de confort des Algériens. Car les foyers algériens consomment presque dix fois plus d'électricité par rapport aux normes internationales et deux fois plus que la moyenne des pays maghrébins, selon un responsable de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE). 'En moyenne, un foyer algérien consomme entre 1.800 à 2.000 kilowattheures/an alors que la norme est de 200 à 250 kilowattheures/an'', précise-t-on de même source. Pour les experts de l'APRUE, il s'agit plus que jamais de rétablir l'efficacité énergétique et rationnaliser la consommation de produits énergétiques. Selon M. Mohamed Bouzriba, directeur de l'APRUE, 'il y a plusieurs facteurs qui influent sur cette consommation, dont l'utilisation effrénée d'équipements électriques, la TV, ...''. Il a expliqué hier mercredi à la radio nationale qu'il y a 'un observatoire qui s'appuie sur les chiffes de la Sonelgaz et l'ONS'' pour évaluer les niveaux de consommation d'énergie en Algérie 'et qui reflètent la réalité du terrain''. Il a annoncé que 'nous avons engagé un programme sur l'efficacité énergétique et donc il faut pouvoir ensuite évaluer les économies d'énergie qui sont de 20%''. Pour lui, le gros de la consommation énergétique vient des infrastructures industrielles, des équipements des ménages, et 'donc cette consommation va s'accroître et il faut dès lors aller à l'efficacité énergétique''. 'Il s'agit notamment de rechercher l'efficacité énergétique dans le BTP avec l'isolation des maisons, des équipements performants, agir sur les comportements, sur les transports et freiner la diésélisation du parc national'', estime le directeur de l'APRUE, selon lequel 'nous sommes importateurs nets de carburants. Il faut aller vers des carburants moins polluants pour générer des économies de carburants''. S'il reconnaît que 'l'efficacité énergétique est une activité récente'', M. Bouzriba a annoncé que 'nous avons lancé une opération de 600 logements à travers le territoire national pour évaluer les économies d'énergie, avec une opération de monitoring pour connaître les avantages engrangés par rapport à l'efficacité énergétique dans ces constructions''. Il a par ailleurs soulevé la question de l'énorme gaspillage de l'énergie électrique à travers l'éclairage public. Le ministère de l'Intérieur paie une facture très élevée, en plus 'il y a tout le patrimoine des collectivités locales''. 'L'objectif, a-t-il dit, est d'impliquer les collectivités locales dans cette politique d'efficacité énergétique'' et de 'mettre en place une feuille de route pour cet objectif'', a-t-il indiqué, avant de souligner que 'le principal acquis est de mettre en place la fonction efficacité énergétique dans les collectivités locales'', dont la facture de consommation est évaluée à plusieurs milliards de dinars. 'C'est une facture excessive'', a-t-il dit, avant de relever qu'''il y a une volonté d'aller de l'avant au niveau du ministère de l'Intérieur''. Il a également souligné l'existence d'un programme national de 7 millions de lampes LED, 'un programme pour les résidences avec la généralisation des lampes LED, et le programme de conversion, à l'orée de 2021, au Sirghaz de 21.000 véhicules''. 'Avec l'éclairage domestique aux lampes LED, on gagnera une centrale électrique de 450 MW'', affirme M. Bouzriba, qui a indiqué que 'les collectivités locales consomment près de 80% de la consommation nationale d'électricité, soit une facture de 13 milliards de dinars, alors que les créances impayées sont évaluées à 4 mds de dinars''. 'On doit travailler sur l'éclairage public, puisqu'il est visible pour le citoyen'', a-t-il préconisé, avant de souligner que 'nous pouvons même intervenir avec le photovoltaïque dans le sud du pays. C'est très important, il faut agir très vite''. Quant au renouvelable, le directeur de l'APRUE estime qu'il faut 'le généraliser au niveau de toutes les administrations, les industries et les collectivités locales. On est là pour les aider et les accompagner en renforçant leurs capacités''. Quant à la révision des prix de l'électricité, il estime que 'c'est un des leviers, qui devrait permettre de rendre l'efficacité énergétique attractive, car l'énergie est bon marché'', notamment pour les industriels. Quant à l'installation de kits GPL pour les voitures des particuliers pour diminuer la consommation de carburants dont la facture d'importation tourne autour de 2 milliards de dollars par an, le directeur de l'APRUE a rappelé le programme qui est de couvrir jusqu'à 50% des frais d'installation de ces kits. 'Nous allons bientôt lancer le programme Taxi vert pour les chauffeurs de taxi'', a t-il ajouté, soulignant que 'nous travaillons avec le ministère et le syndicat des taxis pour mettre en place la procédure, qui est imminente, dès que le financement nécessaire est mis en place''.