Le permis à points, dont les premiers exemplaires ont été distribués à leurs propriétaires, dimanche, par le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui, va améliorer la sécurité routière, a indiqué, hier, à la Radio nationale, M. Nait Ahmed El Hocine, directeur du Centre national de lutte et de prévention routière. « Le permis à points est une alternative à une organisation coercitive de la sécurité routière, avec des amendes et des retraits de permis », a-t-il souligné. « L'entrée en vigueur du permis à points va changer la nature de la sanction », a-t-il expliqué, car « au lieu du retrait de permis, il y aura retrait de points ». M. Nait El Hocine a indiqué qu'un permis à points de plus de 2 ans sera doté de 24 points, mais « pour la période probatoire, qui est de 2 ans, il n'y aura que 12 points », a-t-il détaillé. « Fatalement, à chaque infraction correspond une sanction, un retrait d'un ou plusieurs points », selon « la nature en fait de l'infraction ». M. Nait El Hocine a indiqué qu'il y a un barème des sanctions et le retrait de points en fonction du degré de gravité et de menace contre la sécurité routière, pour chaque infraction. « Les grandes infractions seront sévèrement sanctionnées, comme le non respect de la signalisation routière, dont le panneau d'arrêt obligatoire (Stop), et dont la sanction est un retrait de 6 points », a-t-il ajouté. Pour autant, le permis à points, avec son aspect technique, a également, ses aspects pédagogique et éducatif. Il a ainsi affirmé que des centres de prise en charge pédagogique pour les conducteurs, qui veulent récupérer des points perdus, seront mis en œuvre, pour également inculquer une éducation sur la sécurité routière aux conducteurs. « Les textes de lois sont encore en étude », pour ces centres, qui seront différents de ceux des auto-écoles. « Il y a, aussi, la possibilité de récupérer des points avec des stages périodiques de 3 jours pour ceux qui veulent avoir leurs points perdus » a, encore, expliqué le directeur du Centre national de prévention routière. Le retrait des points se fait selon un barème qui distingue 4 degrés de contraventions nécessitant un retrait de 1 à 6 points selon leur nature, mais 10 points seront retirés en cas de délits grave. Après le retrait de tous les points, le permis de conduire devient invalide et son titulaire est tenu de le remettre aux services du ministère de l'Intérieur. Dans ce cas, l'intéressé ne peut postuler à l'obtention d'un nouveau permis de conduire, qui sera soumis à la période probatoire, que 6 mois après la date de remise de son permis. « Ce délai est porté à 1 an, dans le cas où son permis a fait l'objet de 2 invalidations, sur une période de 5 ans », précise le texte de loi, publié en 2011 dans le JO n°36 et du décret exécutif du 12 novembre 2011. Le permis de conduire peut, également, faire l'objet de suspension dans des cas de délits, et ce, en plus des sanctions pénales et des amendes, sachant que la durée de suspension du permis varie selon la nature de ces délits. Quant à la mise en place prochaine de la délégation nationale à la sécurité routière, M. Nait El Hocine a expliqué qu'elle devrait prendre en charge, avec des moyens conséquents, toute la gestion du trafic routier, le fichier national des permis de conduire, des cartes grises, des infractions à la sécurité routière. « On va mettre en place une nouvelle institution pour la sécurité routière, conforme aux organisations mises en place dans les pays développés, en matière de sécurité routière ». Par ailleurs, le bilan des accidents, à fin 2017, est « encourageant pour ces 2 dernières années, avec 3.600 morts contre 4.500 morts, en 2015, soit 1.000 morts de moins, en 2 ans », a souligné M. Nait El Hocine, pour qui, il s'agit de « résultats qui reflètent les efforts déployés pour réduire les accidents de la route, notamment des services de sécurité et la société civile ». Entre janvier et février, il y a eu, également, une légère baisse des sinistres, avec 3.543 accidents corporels, soit une baisse de 1,36%, 450 morts, à l'échelle nationale, soit une baisse de 1,80%, et 4.887, une baisse de 1,1%. « Ce sont de bons résultats, mais insuffisants pour améliorer la sécurité routière », estime-t-il. Enfin, M. Nait El Hocine a annoncé que le ministère des Travaux publics est, actuellement, en train d'actualiser la signalisation routière, pour la mettre en conformité avec les nouvelles infrastructures, dont l'autoroute Est-Ouest. L'actuel schéma directeur de la signalisation routière date de 1974, alors que pour l'autoroute, il faut « une signalisation particulière ».