Les résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales ont décidé de reprendre leurs activités hospitalières et pédagogiques après l'annonce de la satisfaction de leurs revendications, provoquant une première fissure dans le bras de fer entamé il y a près de six mois entre le ministère de la Santé et les médecins résidents. L'annonce de la fin de la grève des résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales a été faite après une réunion tenue lundi à Alger entre des représentants du ministère et ceux des résidents en sciences pharmaceutiques. Dans un communiqué diffusé lundi, les représentants des résidents d'une dizaine de spécialités en sciences pharmaceutiques et fondamentales ont indiqué que leurs revendications, notamment l'assurance d'un emploi après les études universitaires, ont été toutes satisfaites par le ministère. «L'ensemble des représentants, après consultations des résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales, ont décidé de reprendre les activités hospitalières et pédagogiques suite à la réponse du ministère de la Santé à nos principales revendications», précisent les mêmes sources. Le procès verbal sanctionnant cette réunion qui a regroupé d'une part les représentants des étudiants en pharmacie et ceux du ministère de la Santé de l'autre, indique que l'inspecteur général, Omar Beredjouane, et le doyen de la faculté de médecine, le Pr Bendib, «ont pris l'engagement à l'effet de garantir des postes budgétaires pour les candidats au DEMS 2018, l'attribution se faisant par ordre de mérite, ainsi que le maximum de postes budgétaires dans les structures hospitalières d'appui du ministère de la santé». Le même document souligne que «la possibilité d'accorder des postes budgétaires par avis favorable est maintenue». Quant à la question de l'installation et l'ouverture de laboratoires d'analyse en toxicologie et pharmacologie à titre privé, le ministère «a demandé un exposé des motifs détaillé définissant la nomenclature des tâches pouvant être accomplies à titre privé», précise le procès-verbal de cette réunion. Par ailleurs, au terme de cette réunion entre les deux parties, il a été convenu également d'intégrer des délégués des résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales dans le comité pédagogique national de la pharmacie. Le ministère de la Santé, qui n'a toujours pas réglé la crise ouverte avec les médecins résidents, a indiqué que «les portes du dialogue restent ouvertes», et a invité les représentants des résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales à reprendre leurs activités hospitalières et pédagogiques. Il est prévu en outre d'autres réunions entre les deux parties. Les revendications des résidents en sciences pharmaceutiques et fondamentales portaient principalement sur l'attribution de postes budgétaires à l'issue du DEMS, la possibilité pour les pharmaciens spécialistes en toxicologie et pharmacologie d'ouvrir des laboratoires d'analyses conformes à leur spécialité à titre libéral, l'équipement et l'amélioration des laboratoires des départements de pharmacie pour la formation pédagogique. La reprise des activités des résidents en pharmacie porte cependant un coup dur aux revendications des médecins résidents, qui ont sollicité la semaine dernière l'intervention du président Bouteflika pour dénouer une crise ouverte qui dure depuis novembre dernier. Dans une lettre ouverte transmise vendredi au président de la République, le Camra explique que le recours au «premier magistrat» du pays se justifie par l'échec des différentes séances de négociations avec la tutelle. Le Camra, qui a détaillé ses revendications au président, affirme dans cette lettre que les médecins résidents «sont l'objet de pressions, de discriminations et d'injustice». Aucun écho n'a été enregistré à la suite de cette lettre ouverte au président Bouteflika, alors que les médecins résident observent toujours un arrêt total des gardes et du service minimum dans les CHU. La tentative de réquisition du ministère de la Santé pour obliger les médecins résidents à assurer les gardes n'a pas réussi. Le bras de fer se poursuit ainsi et aucune solution n'est envisagée pour le moment à un conflit qui porte également sur le boycott des examens de DEMS. Les revendications des médecins résidents portent sur plusieurs points, dont le réaménagement du service civil, le service national, le logement, l'aménagement et l'équipement des plateaux techniques dans les wilayas d'affectation dans le cadre du service civil, un statut pour les médecins résidents. Le ministère a fait des propositions, mais ont été considérées «insuffisantes» par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).