Les 14 membres du bureau national du Camra, y compris les délégués de pharmacie et de médecine dentaire, auront, aujourd'hui, à soumettre au vote à leurs confrères les acquis "arrachés" après 10 rounds de négociations. L'heure du choix a sonné pour les 15 000 médecins résidents en grève ouverte. Ils sont appelés à se prononcer, aujourd'hui, sur les dernières propositions réponses faites par le ministre de le Santé quant aux revendications formulées à la tutelle, il y a cinq mois. En effet, des assemblées générales se tiendront à partir d'aujourd'hui à travers les 12 CHU des wilayas du nord du pays. D'autres AG par spécialités seront également organisées pour se positionner par rapport aux réponses apportées dimanche soir par le Pr Mokhtar Hasbellaoui. L'enjeu de ces rassemblements est profondément lié au maintien ou à la suspension de la grève observée depuis le 14 novembre 2017. Il s'agit de prendre une décision "responsable et historique" qui signera la fin d'un conflit, après les avancées notables relevées dans les négociations entre les résidents en sciences médicales et la tutelle. Les 14 membres du bureau national du Camra, y compris les délégués de pharmacie et de médecine dentaire auront à soumettre au vote à leurs confrères les acquis "arrachés" après 10 longs rounds de négociations. S'agissant de la première revendication, le ministre de la Santé a donné quitus pour la réouverture du dossier relatif au statut de résident en vue de remédier aux insuffisances et aux incohérences relevées par les futurs spécialistes en médecine. La nouvelle mouture proposée par la tutelle garantit la couverture juridique, le droit au congé de maternité, ou encore les congés spéciaux et scientifiques pour les résidents. La deuxième doléance satisfaite traite de l'ouverture du marché de la biologie médicale à d'autres spécialités jusque-là assurées par les laboratoires publics. Selon le compte rendu de la réunion du dimanche 1er avril, le représentant du gouvernement a donné son accord quant à l'ouverture du droit à l'installation d'un laboratoire polyvalent à titre privé, et ce, pour les spécialités, telles que l'hémobiologie, la biochimie, la parasitologie, la microbiologie, la toxicologie et l'hématologie. Cette question sera, dit-on, prise en charge dans le cadre du nouveau projet de loi relatif à la santé qui sera prochainement débattu par le Parlement. Le Pr Hasbellaoui s'est engagé à plaider cette revendication devant les parlementaires. Sur un autre plan, la tutelle s'est engagée à ouvrir des postes budgétaires aux spécialités médicales, pharmaceutiques, ainqi qu'à la médecine dentaire non assujetties au service civil. Ces nouveaux postes sont promis pour l'année 2018. Au sujet du service civil, le ministre a proposé le principe de moduler la durée du service civil, de trois à quatre ans pour les CHU du nord du pays, et d'un à deux ans pour les autres régions, y compris les villes universitaires du sud du pays. Cependant, le document du département de Mokhtar Hasbellaoui a fait l'impasse sur le nombre et les spécialités concernés par la loi 84/10. Selon un médecin résident, le ministère a réduit le nombre à huit spécialités assujetties au service civil. Ce nombre avait fait l'objet d'un point d'achoppement depuis le début des négociations le 12 janvier dernier. Dans le même registre, la tutelle a retenu le principe de la disponibilité d'un logement équipé, adapté et décent comme préalable à toute affectation dans le cadre du service civil. Aussi, les spécialistes assujettis à la loi 84/10 auront droit à une prime mensuelle dont le montant oscille entre 20 000 et 60 000 DA, en fonction de la zone d'affectation et hors de la ville universitaire. La doléance liée au regroupement familial a été également acceptée pour tous les couples appartenant au secteur de la santé. Le ministre a, aussi, réitéré que les affectations se feront en fonction du plateau technique propre à chaque spécialité, tout en organisant l'affectation par groupe de spécialités homogènes dans un hôpital de référence. L'autre grand acquis pour les résidents, et qui n'est pas des moindres, est la déduction de la durée du Service national (service militaire) accomplie de la durée du service civil. Aussi, les spécialistes siègeront désormais au sein de la commission nationale d'affectation de suivi, d'évaluation et de recours, avec trois représentants. Les médecins spécialistes affectés dans le cadre du service civil ouvriront droit à l'exercice d'activités lucratives dans les régions des Hauts-Plateaux et du sud du pays sans préalable d'ancienneté. S'agissant des revendications traitant de la formation et de la pédagogie, elles seront prises en charge dans le cadre de la collaboration entre les deux départements, la Santé et l'Enseignement supérieur. La mise en œuvre de toutes les mesures proposées par le département de Mokhtar Hasbellaoui est conditionnée, dit-on, par l'arrêt de la grève et la reprise du travail dans les hôpitaux. Hanafi H.