Les foyers de choléra n'ont toujours pas été, près de 21 jours après la déclaration officielle de la maladie, découverts par les autorités sanitaires, qui ont indiqué, jeudi, que les cas d'apparition ont chuté de 56%, durant les 3 derniers jours. Le ministère de la Santé précise que «le dispositif de veille sanitaire, mis en place depuis le début de l'épidémie, demeure en vigueur jusqu'à l'extinction de celle-ci». Dans un bilan actualisé au 30 août, le ministère a indiqué, hier vendredi, dans communiqué que : « 74 cas de choléra ont été confirmés », enregistrés dans les wilayas de Bouira (3 cas), Blida (39 cas), et Tipaza (15 cas) Alger (15 cas) , et respectivement Médéa et Ain Defla (1 cas). D'autre part, 132 patients ont quitté les hôpitaux et donc « considérés comme guéris, soit 66% de l'ensemble des hospitalisations ». Les malades restants, précise le ministère, sont hospitalisés à l'EPH de Boufarik, alors que les cas hospitalisés à l'EHS El Kettar ont été déclarés sortants, après guérison. L'épidémie, selon le ministère de la Santé, est toujours considérée comme circonscrite, dans la wilaya de Blida et les malades enregistrés dans les wilayas de Médéa et Ain Defla sont « des cas ayant séjourné à Blida ». Selon le ministère, aucun nouveau décès « n'a été notifié en dehors des 2 décès enregistrés dans la wilaya de Blida ». Les mesures de prévention, notamment l'application des mesures d'hygiène individuelle et collective « doivent rester de rigueur pour rompre la chaîne de transmission de la maladie », ajoute t-il. Par contre, le ministère de la Santé recommande particulièrement, un nettoyage rigoureux des légumes et des fruits, la consommation d'une eau saine, et recommande d'éviter de consommer de l'eau des puits et des sources. L'insistance du ministère sur la consommation d'une eau saine, et le nettoyage des fruits et légumes confirment que, jusqu'à présent, l'origine et les causes de foyers vecteurs du choléra ne sont, toujours pas connus par les autorités sanitaires. Ce qui a donné lieu à une vive polémique entre institutions sanitaires chargées de lutter contre la maladie. Dans un communiqué publié jeudi, et après un long silence, l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a indiqué qu'il « suspecte la contamination de fruits et légumes, qui auraient été irrigués aux eaux polluées, d'être impliqués dans la propagation du choléra ». « La contamination de fruits (pastèque, melon non lavés) ou légumes pouvant être consommés crus (carotte, concombre, salade, tomate, betterave), irrigués à l'eau polluée, est également suspectée », ajoute l'IPA. Après les affirmations du directeur de la Prévention, au ministère de la Santé, selon lequel l'épidémie est due à une eau de source contaminée, celle de Sidi Kebir, dans la commune de Hamer el Ain, dans la wilaya de Tipaza, l'IPA, pointe du doigt les fruits et légumes qui seraient irrigués par une eau polluée, et donc responsables de la propagation de la maladie. Pourtant, lundi dernier, un communiqué du ministère de l'Agriculture écartait toute relation entre les produits agricoles frais consommés et les foyers de choléra. « Le ministère rassure les citoyens sur la qualité des fruits et légumes produits, en Algérie, qui sont indemnes. L'eau d'irrigation absorbée par les plantes ne représente pas de danger pour les productions agricoles », explique un communiqué du ministère de l'Agriculture. Selon le ministère, « aucun cas d'irrigation par des eaux polluées n'a été détecté récemment », expliquant notamment que « les fruits et légumes ne constituent pas un milieu ambiant d'évolution du vibrion cholérique ». De son côté, le directeur de la Santé de la wilaya de Tipaza, a fait une fracassante déclaration sur la qualité de l'eau de la source de Sidi El Kebir de Hamer El Ain, incriminée par les spécialistes du ministère comme étant à l'origine de la propagation de la maladie. Jeudi, il a démenti ainsi les affirmations de M. Djamel Fourar, directeur de la Prévention au ministère de la Santé, qui avait déclaré que cette source est à l'origine de l'épidémie de choléra, qui touche actuellement les wilayas du centre du pays. « Je démens formellement qu'il y ait un lien entre l'eau de la source de Ahmer El Ain et les cas d'atteinte par le choléra », a affirmé Toufik Amrani, dans une déclaration à Ennahar TV'. « La bactérie retrouvée dans la source d'eau et celle qui a contaminé les 15 patients appartenant à la même famille et originaires de Ahmer El Ain ne sont pas les mêmes, explique t-il, avant de préciser que celle retrouvée dans la source d'eau de Sidi Lekbir n'est pas pathogène. Le vibrion cholérique pathogène a été détecté dans une bouteille d'eau retrouvée chez la famille contaminée de Ahmer El Ain. Selon le DSP de Tipaza, c'est un des malades porteur de la maladie, qui a contaminé l'eau de la bouteille avec le germe et non après avoir bu l'eau de la source locale. Après son directeur de la Prévention, le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui, qui avait affirmé, à la fin de sa tournée dans la wilaya de Blida, la semaine dernière que la maladie « sera éradiquée dans les trois prochains jours », a lui également, annoncé à l'opinion publique que ses services avaient découvert le foyer de la maladie dans cette source de Sidi El Kébir à Ahmer El Ain. Jusqu'à présent, le foyer de départ de la maladie n'a pas été encore trouvé, provoquant des informations contradictoires et peu rassurantes des différents intervenants.