Surcharge des classes, déperdition scolaire, relations avec le partenaire social, la violence en milieu scolaire sont parmi les sujets évoqués par la ministre de l'Education nationale, lors de son passage, hier, au Frum d'El Moudjahid. A propos du décrochage scolaire, Nouria Benghabrit a annoncé la préparation d'un Pan national de lutte contre ce phénomène, en collaboration avec le Centre national d'enseignement à distance, l'Observatoire national de l'Education et de la Formation ainsi que l'Association d'alphabétisation. La ministre a indiqué que la raison de cette déperdition est l'absence de prise en charge des élèves en difficulté d'apprentissage, et pour y remédier, il a été demandé aux responsables des établissements scolaires de « donner les deux premières années du premier cycle aux enseignants les plus expérimentés ». Elle a ajouté que la «compétence» est le seul critère «pour parvenir à une école de qualité», soulignant que les inspecteurs seront sensibilisés sur ce facteur pour sélectionner les nouveaux enseignants après la fin de leur stage. Elle a, également, insisté sur la nécessité de « lutter contre la médiocrité » qui est notre ennemi commun, explique-t-elle que ce soit à la gestion administrative ou pédagogique. Benghabrit a, aussi, rappelé que la loi interdit l'expulsion d'un élève de moins de 16 ans, précisant, toutefois, que le Conseil des classes est souverain dans son choix des élèves qui peuvent redoubler, en donnant le droit à tout élève concerné de déposer plainte auprès de la direction de l'Education s'il juge que la décision de ne pas le faire redoubler « est arbitraire ». Par ailleurs, elle a estimé que le taux de redoublement au Secondaire est de 15%, plus de 17% au Moyen et 5,8% au Primaire. La ministre a, aussi, affirmé qu'il est temps de changer les mentalités en ce qui concerne l'orientation vers la Formation professionnelle qui ne peut, en aucune manière, être perçu comme un échec scolaire. Rappelons qu'un « plan Marshall » de lutte contre le phénomène du redoublement des élèves avait été lancé, le 7 octobre 2017 et qui vise, à travers notamment la formation des enseignants, à lutter contre l'échec scolaire. La tutelle avait situé «le taux de redoublement des élèves, en 1re année du Moyen (CEM) à 30, ce qui veut dire qu'un tiers des élèves chute à l'issue de la 1re année moyenne». «Un véritable plan Marshall', entamé l'année dernière, sera déployé durant l'année scolaire 2017-2018 par le ministère de l'Education nationale pour faire face au phénomène du redoublement», avait indiqué Mme Benghabrit, le 10 septembre 2017, sur les ondes de la Radio nationale, qualifiant le taux national de redoublement d'«anormalement élevé, en particulier au collège». Les chiffres avancés par le rapport (2013-2015) du Conseil national économique et social (CNES) indiquent que près de 1,5 million d'enfants sont soumis au redoublement, dont près de 500.000 finissent par quitter, prématurément, l'école. Quant à la surcharge des classes, enregistrée lors de cette rentrée scolaire, la ministre l'a imputée au gel des projets programmés, particulièrement, en ce qui concerne les écoles primaires, au taux de natalité élevé et l'intérêt croissant des parents aux conditions de scolarisation de leurs enfants. Et après avoir rappelé que le recours aux classes préfabriquées est « une solution d'urgence », elle a indiqué que 76 milliards de dinars ont été alloués à la gestion des établissements scolaires dont la moitié est consacrée à l'équipement. En ce qui concerne l'Enseignement préparatoire, Benghabrit a confirmé que le nombre d'inscrits a augmenté de 4%, ajoutant que l'ouverture des classes reste liée à la disponibilité des places pédagogiques. A propos de la violence en milieu scolaire, la ministre a révélé qu'une stratégie de prévention de la violence, au sein de l'école, est prête et qu'elle sera soumise aux partenaires sociaux. En 2017, déjà, le ministère de l'Education nationale avait évoqué cette stratégie « bientôt dévoilée ». Cette stratégie repose sur une étude qui a touché environ 400 lycées, à travers lesquels ont été interrogés près de 40.000 élèves, 4.000 enseignants et 2.000 fonctionnaires administratifs. On fait état de 6.500 cas de violence enregistrés en 2014, dont 2.600 exercés par des fonctionnaires contre des élèves et 700 autres entre fonctionnaires. La ministre a également abordé le dossier des grèves, menaçant les grévistes de ponction sur salaire, en fonction du nombre de jours de grève.