Celui qui était considéré comme l'une des dernières mémoires vivantes de la ville de Tiaret, le moudjahid Daoud dit « Bendahiba », a tiré sa révérence mercredi à l'âge de 92 ans des suites d'une longue maladie. Alité depuis plusieurs années, « le défunt ne s'est jamais plaint à personne et est resté digne jusqu'à son dernier soupir », témoigne ému son ami fidèle et compagnon de toujours, Bekkouche Aek. Connu pour être le premier fossoyeur de l'antique Tihert depuis les premières années de l'indépendance, feu « Bendahiba » avait son nom collé à l'ancien cimetière pour avoir mis en terre plusieurs générations de Tiarétiens, y compris les chouhada de la guerre de libération nationale. « Si Belkacem a passé toute sa vie à l'intérieur de l'ancien cimetière de la ville de Tiaret, je me souviens qu'il avait inhumé plusieurs martyrs morts au combat contre l'armée coloniale, à l'image de Si Mejdoub, Si Boucif, les Aït Amrane et bien d'autres tombés au champ d'honneur », témoigne Bekouche Aek. Modeste et très discret, Daoud Belkacem a rejoint pour le sommeil du juste ses illustres compagnons, à l'image de feu Kerdjou Bensaâda, Hallouz Ahmed, Larbi Benmastora, Lahcène Ali, ou encore l'avocat, maître Cerbah. Parti sur la pointe des pieds, la disparition de Daoud Belkacem a emporté avec elle un pan entier de la mémoire de la ville de Djeloul Ould Hamou. Il a été inhumé mercredi en présence d'une foule nombreuse, venue lui rendre un vibrant hommage.