«Je n'ai reçu aucune convocation de la justice militaire et je ne détiens aucun dossier de corruption», a déclaré, hier, le général-major Abdelghani Hamel, au Journal électronique TSA. L'ex directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) a brisé le silence dans lequel il s'est emmuré depuis son limogeage de son poste, à la tête de la Sûreté nationale, en réaction aux informations diffusées, samedi dernier par la chaîne de télévision privée Echourouk News' qui a rapporté que le général-major a été convoqué par la justice militaire, au tribunal de Blida, en raison de ses déclarations relatives à la détention de dossiers de corruption, faites quelques jours avant sa mise à l'écart, le 26 juin dernier. Une destitution en lien directe avec l'affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne, au large d'Oran, le 29 mai 2018. L'éjection de Hamel, à la tête de la DGSN depuis 2010 et réputé très proche du clan présidentiel, a fait l'effet d'une bombe dans le microcosme de la sphère des affaires et intervient suite à sa déclaration faite le matin même. L'ancien patron de la police avait affirmé, à propos du dossier de la cocaïne, que l'«enquête préliminaire a été marquée par des dépassements mais les juges étaient vigilants». Plus loin, il avait déclaré à la presse que «celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre». Une phrase lourde de sens qui aurait eu raison du poste de Hamel, limogé quelques heures plus tard par le président de la République. Même si la police n'était pas concernée par cette enquête -ce sont les militaires qui ont pris en charge l'enquête- l'ex DGSN avait ajouté que son institution va «transmettre les dossiers en notre possession concernant cette affaire, à la justice». Abdelghani Hamel a encore expliqué, à TSA, que lui et son entourage n'ont « aucun lien ni de près ni de loin avec l'affaire de la cocaïne». Quant à l'implication de son ex-chauffeur (à la DGSN), il a répondu qu'il «doit répondre de ses actes devant la justice». S'il évoque le cas de son chauffeur personnel, il ne fut pas toujours le cas puisque après la publication, par la presse de l'arrestation de ce dernier, la DGSN s'était empressée de démentir l'information, précisant que le suspect n'était qu'un simple employé du parc automobile de la police. Quant à l'autre information donnée par Echourouk News' concernant le logement de fonction qu'il occupe à la direction des Affaires sociales de la DGSN, à Hydra, Hamel a précisé qu'il occupe ce logement « après avoir reçu une autorisation du ministre de l'Intérieur. J'ai restitué volontairement la résidence avec ses meubles après le départ du président de la République». En septembre dernier, le général-major avait été «prié» de quitter son logement de fonction, selon le quotidien arabophone El Khabar', après un ordre du colonel Mustapha Lahbiri, qui avait remplacé Hamel à la tête de l'institution policière. Evoquant la décision du général de corps d'armées, Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP, sur l'ouverture d'investigations sur les affaires de Sonatrach, Khalifa Bank et El Bouchi, Abdelghani Hamel a déclaré les «soutenir» et les «saluer». Est-il particulièrement ciblé ? «Je préfère ne pas faire de commentaires. Que les gens fassent la lecture qu'ils veulent. Je reste au service de mon pays quel que soit le lieu où je me trouve», a conclu l'ex DGSN.