Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a averti, pour la dernière fois, l'ancien homme fort du DRS, le général Mohamed Mediene, alias Toufik, le sommant de cesser ses agissements «contre la volonté du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inciter à entraver les solutions de sortie de crise». L'intervention de Gaïd Salah était d'autant plus attendue qu'elle intervient quelques heures après l'annonce de la démission de Tayeb Belaïz de la présidence du Conseil constitutionnel. De Ouargla, où il était en visite d'inspection dans la 4e Région militaire (RM), le chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale, a de nouveau évoqué «les réunions suspectes qui se tiennent dans l'ombre pour conspirer autour des revendications du peuple», question déjà abordée lors de son intervention du 30 mars dernier, les menaçant, et à leur tête «l'ex-chef du Département du Renseignement et de la Sécurité», de mesures légales prises à leur encontre. Gaïd Salah a affirmé que malgré «l'existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects», ces parties «ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d'induire en erreur l'opinion publique». Le chef d'état-major de l'armée, qui avait tenu une réunion avec les cadres et les éléments de la 4e R.M, a prononcé une allocution d'orientation dans laquelle il a réitéré l'engagement immuable de l'Armée Nationale Populaire à accompagner la phase de transition, en soulignant que toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais. Revenant sur les violences qui ont émaillé la marche du vendredi 12 avril, sans toutefois les citer, il a rappelé que la protection du peuple «est une décision irréversible et dont nous ne dévierons point». Plus précis encore, Gaïd Salah affirme avoir «donné des instructions claires et sans équivoques pour la protection des citoyens, notamment lors des marches». Une déclaration lourde de sens, dont les premiers résultats ont été observés, hier, lors de la marche des étudiants à Alger qui s'est passée sans incidents notables. En contrepartie, «nous attendons de la part de notre peuple d'éviter le recours à la violence, de préserver les biens publics et privés et d'éviter d'entraver les intérêts des citoyens», soulignant «la nécessité du respect total des symboles de l'Etat, à leur tête l'emblème national». Abordant le volet de la corruption, le général de corps d'armée a incité la justice à accélérer «la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indument de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l'argent du peuple». Il a aussi tenu à mettre en garde «contre certaines personnes qui ont longtemps abusé des richesses du peuple et qui continuent d'activer contre la volonté du peuple et d'œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et certains responsables et partis politiques».