Pour aider les praticiens dans la prise en charge des patients diabétiques qui insistent pour jeûner, le service de médecine interne du CHU «Tidjani Damerdji» de Tlemcen vient d'éditer sa deuxième édition du guide qui propose des recommandations pratiques inspirées des consensus récents d'experts internationaux, a-t-on appris auprès du Professeur Ali Lounici, chef de service de médecine interne de cet hôpital. «La réalisation de la deuxième édition de ce guide a été faite en collaboration avec le Pr. Abdelhafid Bedjaoui du service de chirurgie générale A du CHU de Tlemcen et du Dr. Mohamed Hadi Bestaoui, assistant en médecine interne. La première édition a été revue et enrichie par le Pr. Aissa Boudiba, chef de service de diabétologie au CHU Mustapha Pacha d'Alger. Ce guide est inspiré de deux principales références portant sur les recommandations de la prise en charge des diabétiques durant le Ramadhan», a expliqué le Pr. Lounici. Il a dans ce cadre estimé que l'obstination de jeûner durant le mois de Ramadhan est une décision importante que le patient diabétique prendra à la lumière des recommandations des exemptions religieuses et après évaluation minutieuse des risques potentiels du jeûne en consultation avec le médecin traitant. «Les patients qui insistent pour jeûner doivent être informés des risques qu'ils encourent et être prêts à adhérer aux conseils de leurs médecins pour diminuer ce risque. Les complications métaboliques aiguës liées au jeûne, l'hypoglycémie, l'acidocétose, l'hyperglycémie et la déshydratation qui peuvent être graves mettant en jeu le pronostic vital. Les diabétiques doivent obligatoirement subir une évaluation avant le Ramadhan pour une stratification du niveau de risque. Les diabétiques de type 1 qui font des hypoglycémies récurrentes, qui sont mal équilibrés ou inconscients du risque d'hypoglycémie et ceux qui ne peuvent pas surveiller leurs glycémies durant la journée sont à risque très élevé de développer une hypoglycémie sévère. On doit fortement conseiller à ces catégories de patients de ne pas jeûner durant le Ramadhan. Les diabétiques de type 2, particulièrement ceux qui sont sous insulines ou sulfamides hypoglycémiants, ont aussi un risque d'hypoglycémie même s'il est relativement moins fréquent et moins sévère nécessitant une surveillance glycémique renforcée », a-t-il ajouté. Insistant sur la reconnaissance précoce des signes annonciateurs d'hypoglycémie qui doivent être impérativement connus par le patient et par son entourage immédiat et l'éducation particulière des patients, le Pr. Lounici a précisé que les patients doivent recevoir une auto-surveillance glycémique, qui doit être réalisée plus fréquemment dans la journée. « Le jeûne doit être rompu en cas de survenue de signes d'hypoglycémie ou si la glycémie est inférieure à 0,7 g/l durant les premières heures après l'Imsak. Le jeûne doit être aussi rompu si la glycémie est supérieure à 3 g/l. Les ajustements thérapeutiques sont souvent nécessaires au moment de l'Iftar et de l'Imsak en fonction des classes des médicaments utilisés dans le traitement du diabète. Le médecin doit accompagner et respecter la décision de son patient qui a décidé de jeûner, et doit tenir compte de la dimension spirituelle que procure le jeûne au patient, en lui prodiguant des conseils appropriés ». A noter que l'association de médecine interne universitaire de la wilaya « Amiwit » organise, le samedi 27 avril, les sixièmes journées sur les maladies auto-inflammatoires à la faculté des sciences de la nature et de la science de la Terre et de l'univers de l'université « Abou Bekr Belkaid ». De nombreuses communications seront présentées sur l'inflammation et athérosclérose, le méthotrexate en pratique courante, les biothérapies et la polyarthrite rhumatoïde, l'apport de l'imagerie dans les maladies rhumatismales, les actualités hypertension artérielle pulmonaire, l'insulino-résistance et maladies auto inflammatoires, les actualités ostéoporose et les indications chirurgicales dans les MICI.