«Bouteflika, le chef de l'Etat déchu, doit être entendu sur ses actions et sur l'activité de ses collaborateurs», affirme un communiqué du secrétariat national du RCD publié hier. Le parti de Mohcine Belabbas estime que «les tribunaux sont instruits pour faire défiler devant les juges et les caméras «cachées» des médias aux ordres, des figures «choisies» de l'ancien régime». Le parti demande la convocation de «toute la 3issaba». Le communiqué du RCD affirme «prendre acte» de «l'offensive du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, pour contourner les revendications du mouvement populaire et de son obstination à organiser une élection présidentielle sous un nouveau rapport de force clanique». «La reprise en mains des medias lourds, après un court intermède de flottement et l'usage de dispositifs répressifs, de plus en plus violents, pour contrer les actions du mouvement populaire préfiguraient déjà les dernières sorties du porte-parole du pouvoir de fait. Le chef de l'armée, au prix d'un déni de la réalité, continue à vouloir imposer ses vues et ses «solutions» à coup de menaces et autres anathèmes contre tous les courants politiques progressistes et les activistes qui réclament un véritable processus de construction d'un Etat de droit», ajoute le communiqué. Pour le RCD, «dans un Etat de droit, personne n'aurait été surpris de la comparution des Ouyahia, Sellal, la cohorte de ministres cornaqués par les Bouteflika ou de Kouninef, Haddad, Tliba et Zoukh devant la justice. Et la liste est longue.» Mais le parti demande que « doit déjà commencer à réfuter le caractère sélectif de ces interpellations en convoquant toute la 3issaba». «Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat déchu, doit être entendu sur ses actions et sur l'activité de ses collaborateurs. A ce stade, c'est l'unique gage de crédibilité pour que ce qui est présenté comme une opération mains propres ne soit pas dans les faits une chasse aux sorcières». Concernant l'élection présidentielle du 4 juillet, le RCD estime que le «choix du pouvoir de fait de s'en tenir à un agenda essentiellement électoral qui met au centre la lutte pour le pouvoir ( ) ne peut durablement rythmer la vie de la nation». Le RCD «appelle à la mobilisation la plus large pour investir tous les espaces de luttes et de débats et à la solidarité pour venir à bout des prétentions des tenants de la contre-révolution».