Adeptes invétérés de la propreté et soucieux de la sauvegarde du cadre environnemental de leur lieu de résidence, des habitants outrés de la municipalité d'Aïn El Turck se sont insurgés contre l'insalubrité exécrable, à l'extrême, enfantée par les décriés dépotoirs en dur réalisés un peu plus d'une année auparavant. Peints en couleur bleue azur et garnis sur les côtés de rosaces en forme de coupole spiralée, badigeonnées en rose bonbon clair et ressemblant à s'y méprendre à de petits mausolées, ces dépotoirs ont suscité la désapprobation presque unanime de la population de la contrée d'Aïn El Turck, lors de leur réalisation sur les artères, supposées, comble de l'ironie, être un lieu privilégié de la badauderie. La prévisible transformation de ces dépotoirs en décharge sauvage à ciel ouvert et ce, avec tous les impacts fétides, dans toute l'acceptation du terme, qui en découlent, a fait sortir de leurs gonds les partisans de l'ordre établi et l'embellissement. «Ce n'est pas étonnant qu'ils soient transformés en décharge autour de laquelle des rats de morphologies impressionnantes et différentes espèces d'animaux nuisibles se disputent rageusement la pitance. Des portes protégeant ces petits réduits ont été arrachées de leur socle ce qui cause le débordement des ordures ménagères et autres détritus sur les trottoirs des prestigieuses artères comme à titre d'exemple la RN2 qui traverse d'un bout à l'autre la municipalité d'Aïn El Turck» ont fait remarquer avec dépit nos interlocuteurs. En effet, selon le constat établi sur le terrain, ces dépotoirs où s'entassent, pêle-mêle, des bacs à ordures crottés, branlants, fendus, maculés d'une saleté indescriptiblement sordide et débordants de détritus, qui brinquebalent au moindre souffle de vent, auguraient, dès le début, une décharge. «Près de deux décennies auparavant ces dépotoirs ont été ciblés par une opération de démolition et ce, en raison de leur écœurant impact sur l'environnement. L'année dernière les pouvoirs publics décident, inexplicablement, de leur réalisation en dépit du mécontentement de la population. Une initiative rejetée, qui prête le flan à un éventail de spéculation dans les discussions sur la place d'Aïn El Turck. «L'apport financier qui a été dégagé pour la réalisation de ces décriés dépotoirs aurait du en principe être investi dans un projet d'utilité publique» ont encore ajouté les mêmes interlocuteurs.