Le boulevard Toutah Mohamed-Rabah, l'une des plus importantes artères commerçantes de la ville,est traversé par des égouts à ciel ouvert, alors que des dépotoirs prolifèrent ici et là. La municipalité de Lakhdaria, une quarantaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya, n'est pas un modèle en matière d'hygiène publique. Pour s'en convaincre, il suffit d'un petit tour dans les différents quartiers du centre-ville. À l'approche de la fête de l'Aïd El-Adha, la situation risque de s'aggraver. En effet, tout n'est qu'immondices, insalubrité et déchets en tous genres. Au niveau des principales artères de la ville, notamment les boulevards Zadek-Ali et Oukil-Lakhdar, la saleté règne en maîtresse des lieux. Les décharges sauvages sont répandues un peu partout, les bennes à ordures débordent de toutes parts, les déchets ménagers pourrissent au soleil... Cette insalubrité ambiante engendre des odeurs fétides et nauséabondes. D'ailleurs, il est quasi impossible de traverser ces quartiers sans se boucher les narines, tant les effluves sont insupportables. De plus, bon nombre de citoyens ont remarqué une prolifération inquiétante d'insectes, rongeurs et autres bestioles. Les lieux sont répugnants, c'est le moins que l'on puisse dire. La place des Martyrs, placette incontournable de la ville, s'est transformée, au fil du temps, en une décharge sauvage où les rats ont trouvé un vaste vivier. Mieux encore, le boulevard Toutah Mohamed-Rabah, l'une des plus importantes artères commerçantes de la ville, est traversé par des égouts à ciel ouvert, des dépotoirs à perte de vue, sans parler des tristement célèbres sachets noirs qui volent au gré des vents, un paysage désolant ! Encore plus alarmant, c'est le cas de la rue Khemissi-Kara, qui jouxte l'hôpital de Lakhdaria. Tout au long de cette avenue, les décharges publiques et sauvages s'entremêlent, les poubelles débordent, les canaux d'évacuation des eaux usées y sont obstrués à longueur d'année. Le tout à quelques mètres seulement de la structure hospitalière, ce qui expose indubitablement les malades à d'autres infections. Le "mutisme" des autorités locales Ce constat, qui fait froid dans le dos, pousse les citoyens à se poser une seule et unique question : qui est responsable de cette catastrophe sanitaire ? Eh bien, un conflit lancinant entre les habitants de la petite localité de Z'barboura, à 5 kilomètres du chef-lieu communal et l'Epic Nadhif, chargée du ramassage et du traitement des ordures ménagères, en est à l'origine. En effet, depuis le 13 juin dernier, plusieurs dizaines de citoyens de ce village empêchent de manière systématique les camions de la voirie d'accéder à la décharge communale située à proximité de leurs habitations. Par cette action, ils interpellent pour la énième fois les pouvoirs publics sur "la nécessité" de mettre un terme au déversement des détritus à proximité de leurs habitations. Les services de l'APC de Lakhdaria, sans toutefois le prononcer publiquement, se solidarisent avec les riverains de Z'barboura. En effet et selon un élu de ladite municipalité, la décharge précitée n'a pas vocation à absorber tous les déchets de la région. À ce propos, un conflit qui ne dit pas son nom est né entre les services de l'APC de Lakhdaria et l'entreprise Nadhif, laquelle persiste à entreposer les déchets récoltés à Z'barboura. Le 27 juin dernier et lors de la seconde session de l'APW, le wali de Bouira et en dépit des nombreuses interpellations des élus, s'est muré dans un silence assourdissant et ne s'est nullement prononcé publiquement sur le sujet. La réponse est venue du P/APW de Boura, Ahmed Boutata, qui interrogé par Liberté à ce propos, s'est rangé du côté de la population en estimant qu'elle a "raison" de s'insurger de la sorte, tout en l'appelant à faire preuve de sagesse en attendant le règlement de la crise. Depuis, aucune solution pérenne n'a été trouvée, laissant la ville de Lakhdaria crouler sous les ordures.